Le 19 août 2025
Sous tension se présente comme un film de bonne tenue et honnête sur le thème des failles du service hospitalier grec. Il bénéficie d’une interprétation subtile et d’une mise en scène épurée.
- Réalisateur : Penny Panayotopoulou
- Acteurs : Giannis Karampampas, Garoufalina Kontozou, Konstadinos Avarikiotis, Efthalia Papacosta, Alexandra Sakelaropoulou, Elena Mavridou, Nikolas Papagiannis, Mirto Alikaki
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Grec, Chypriote
- Distributeur : Épicentre Films
- Durée : 2h03mn
- Titre original : Wishbone
- Date de sortie : 20 août 2025
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Résumé : En Grèce, Costas est depuis peu agent de sécurité dans un hôpital public sous tension. Sa famille ayant de graves problèmes financiers, il se laisse entraîner dans une combine : monter de toute pièce un dossier pour faute médicale. Entre l’appât du gain et son intégrité, le choix est difficile…
Critique : Un frère qui meurt d’un arrêt cardiaque, une mère irresponsable, une petite fille esseulée, et un oncle qui tente de sauver les meubles dans le contexte de tensions économiques telles qu’on les connaît en Grèce. Tel sont les ingrédients de ce drame où les protagonistes tentent de défier un destin malheureux qui s’abat sur leurs têtes. Sous tension tire son titre de la situation des hôpitaux grecs où, du fait du manque de personnel, les malades qui arrivent en urgence peuvent décéder faute de soins appropriés ou voient leur pathologie s’aggraver. Hélas, ce portrait tragique d’un pays européen ferait presque penser à la situation socioéconomique française où les gouvernements successifs tentent de trouver des solutions à la dette publique en accordant moins de budget aux services non marchands.
Costas est le héros de drame social austère où chacun des personnages essaie de trouver une issue à l’incertitude économique. Bien qu’il soit honnête et batailleur, il finit par accepter de monter une histoire d’erreur médicale de toutes pièces avec une avocate, pour six mille misérables euros. Dès le moment où il accepte ce scabreux contrat, on sait que son destin ne cessera de s’empirer, d’autant plus qu’il doit veiller à la fois sur sa petite nièce qu’il tente de consoler de la mort de son père et l’absence de sa mère, et sur sa propre mère, en situation de pauvreté. Sous tension sent le mélodrame à plein nez, même si le réalisateur, Penny Panayotopoulou, tente d’en atténuer les effets par une mise en scène élégante et épurée.

- Copyright Epicentre Films
Le film analyse en milieu de récit la question du système hospitalier grec et de la responsabilité des soignants à court de moyens. Les Robin des Bois qui poursuivent les médecins deviennent alors des sortes de profiteurs machiavéliques qui abusent d’une situation dans leur seul intérêt pécuniaire. Le protagoniste, pris au piège, se transforme en un héros tragique, écartelé entre sa bonne conscience, son désir de pureté et les pressions économiques qui l’étouffent. Les tensions sont poussées au paroxysme quand une collègue de l’hôpital qui risque de perdre son travail lui demande de l’aider.

- Copyright Epicentre Films
Certes, le scénario n’échappe pas à l’écueil des excès mélodramatiques. Le moralisme hante l’écriture du film qui peine à se départir du tragique poussé à l’extrême. On aurait du coup peut-être apprécié un montage supprimant quelques scènes qui en rajoutent dans la tristesse.
Pourtant, Penny Panayotopoulou fait montre d’un admirable talent de metteur en scène dans la manière qu’il a de filmer des scènes familiales où l’oncle reconstruit avec sa nièce une relation paternelle. La famille est idéalisée, pensée comme un microcosme en dehors du monde, seule solution face au désarroi général.
Sous tension reste donc un film honnête, qui se laisse regarder de façon très agréable. L’interprétation de l’acteur Giannis Karampampas est l’atout majeur du film, grâce à un jeu subtil, délicat, pour incarner cet homme bon hanté par le besoin de réparer la situation socio-économique de sa famille. Cela s’apprécie dans les liens qu’il entretient avec la petite nièce, aussi fraîche et enjouée que le film est sombre et grave. Le thriller social finit par prendre le pas dans ce récit austère où seul le sacrifice demeure la voie sacrée pour échapper aux démons de la moralité.
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