Loin des yeux, près du coeur
Le 7 janvier 2004
Une île trop loin, c’est là-bas, du côté de la Suède... Là où deux sœurs vont chercher refuge pendant la guerre.
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Une île trop loin, c’est là-bas, du côté de la Suède... Là où deux sœurs vont chercher refuge pendant la guerre. Un roman récompensé par le prix Prix Tam-Tams/Je bouquine (11-15 ans) au dernier Salon du livre jeunesse de Montreuil.
Elles sont deux sœurs, Steffie et Nelli. Deux sœurs qui ne sont pas nées au bon endroit au bon moment. Etre d’origine juive et habiter à Vienne en 1939, c’est forcément être victime des nazis. Alors leurs parents décident de les mettre à l’abri et les envoie dans des familles d’accueil sur une île, en Suède. En attendant que tout s’arrange, en attendant un providentiel départ de toute la famille vers les Etats-Unis...
Mais la vie n’est pas un film dans lequel tout se déroule suivant un scénario bien huilé. Et rapidement, Steffie s’aperçoit que la vie chez tante Marta est loin d’être aussi douce que chez ses parents. Car elle doit tout réapprendre dans ce pays où il fait si froid. A parler, à s’intégrer, à se faire accepter... Et, même si pour sa petite sœur, les choses semblent plus évidentes et mieux se passer, la douleur de la rupture familiale n’en est pas moins vive.
A travers ce récit, Annika Thor dit parfaitement le manque d’amour, l’éloignement et la solitude. Car, paradoxalement, c’est pour les préserver de la guerre que les parents de Steffie et Nelly acceptent de se séparer d’elles, causant par-là même leur chagrin. Quelques lettres et quelques photos pour rompre l’éloignement ne suffiront pas à panser la blessure de Steffie, victime, même sur cette "île trop loin" du sarcasme et de la haine de l’autre. L’auteure sait aller chercher l’émotion au plus profond de ses personnages, déchiffrant ainsi le cœur de cette adolescente qu’est Steffie. Une histoire de séparation sur fond de guerre qui sonne juste. Malheureusement, serait-on tenté d’ajouter...
L’extrait |
Annika Thor, Une île trop loin (En ö i havet, traduit du suédois par Agneta Ségol), Ed. Thierry Magnier, 2003, 262 pages, 9 €
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