Le 8 novembre 2025
Alexandre Soljenitsyne s’inspire de son vécu pour raconter l’histoire de Choukhov tout au long de cette rude journée qui dévoile les conditions de vie des prisonniers, les « zeks », dans les camps de Staline. L’auteur nous livre un récit fort, condensé et détaillé sur la survie dans ces prisons hostiles.
- Auteur : Alexandre Soljenitsyne
- Collection : Pavillons Poche
- Editeur : Robert Laffont
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Traducteur : Lucia Cathala, Jean Cathala
- Date de sortie : 23 octobre 2025
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : « Une journée d’Ivan Denissovitch » commence à cinq heures du matin. Les zeks, surnom donné aux prisonniers des camps russes, sont réveillés abruptement. Choukhov, détenu depuis huit ans, démarre sa journée avec une douleur dans le corps. Malheureusement, au camp, il doit s’occuper de préserver son repas,préparer ses affaires avant l’inspection, ne pas se faire voler ses bottes ou les maigres réserves de pain qu’il dissimule et surtout tenir jusqu’au soir...
Critique : Alexandre Soljenitsyne a écrit ce récit en 1951, quand il était condamné aux travaux forcés au camp d’Ekibastouz. Cette histoire ne fut publiée qu’en 1959, avec l’appui de Nikita Khrouchtchev, dirigeant de l’URSS. L’auteur s’inspire de sa vie pour raconter une fiction, mettant en scène une réalité cachée au grand public : le traitement des prisonniers dans les camps spéciaux. Ils luttent pour la survie à chaque instant. Ils subissent l’injustice heure par heure, le désespoir de ne jamais pouvoir quitter ces baraquements étroitement surveillés, le travail forcé et la hiérarchie arbitraire. Ivan Denissovitch, surnommé Choukhov, a huit ans d’enfermement derrière lui ; il sait comment marche le camp et c’est par son regard que l’on découvre tous les rouages mis en place pour rabaisser les prisonniers, mais aussi les astuces pouvant assurer la survie. Autour de Choukhov, c’est toute une galerie de personnages qui nous sont présentés : enfermés depuis longtemps ou fraîchement arrivés, fervents croyants ou matérialistes accomplis, riches ou pauvres, loup ou chacal.
On ressent le froid, la pression, à chaque page. Alexandre Soljenitsyne parvient à nous enfermer avec lui dans ce camp pour une journée, une parmi tant d’autres, identiques ou parfois pires. Choukhov, tout expérimenté qu’il soit, commet des erreurs. Il sait qu’à n’importe quel moment une tuile peut lui tomber dessus. Il s’accroche à chaque instant, s’écrase quand il faut, joue des coudes quand c’est nécessaire, sans être sûr d’obtenir ce qu’il veut. Ces huit ans d’emprisonnement, d’expérience, on les sent dans chacun de ses gestes, orientés vers un seul but : tenir la journée. Mais attention, Choukhov n’est pas devenu pour autant un voleur ou un mendiant. Il garde sa dignité d’homme : il négocie dur son tabac mais partage un gâteau sec sans rien attendre en retour, il calcule les services rendus mais aide un autre zek dans la galère ; il travaille comme maçon et ne bâcle rien, même si cela ne lui rapporte ni argent ni aucune considération.
Alexandre Soljenitsyne écrit dans un style presque baroque, où l’écriture éclate soudain en phrases plus courantes, voire argotiques. Les niveaux de langage se mélangent, se heurtent. Cela surprend au départ et puis on s’y fait, l’esprit s’adapte. Quelques mots russes spécifiques sont restés : certains, pour donner une couleur slave au texte et d’autres, se traduisant par de longues expressions, gagnent en concision dans leur langue originale. Dans ces cas-là, une note de bas de page définit ces termes inconnus.
L’édition collector propose une couverture cartonnée avec un très beau dessin stylisé, représentant les baraquements couverts de neige. Le papier fin adhère facilement et certaines pages collées doivent être manipulées précautionneusement afin de ne pas les déchirer dans la précipitation.
Une journée avec Ivan Denissovitch pose l’une des premières pierres de l’œuvre de Soljenitsyne sur le goulag. L’écrivain continuera à écrire jusqu’à son décès, en 2008.
240 pages – 12,50 €
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