Blade trinity

Blade en introspection, méchants en action, fans en rébellion

L’argument : A l’aide d’une manipulation d’image aussi géniale que machiavélique, les vampires ont réussi à piéger Blade : sur un document vidéo, on le découvre en train de massacrer... un humain. Pour le FBI, Blade devient l’ennemi à capturer. Pourchassé par les hommes et condamné par les vampires, Blade va devoir se battre sur tous les fronts. Les vampires, qui multiplient les alliances secrètes avec des humains renégats, sont sur le point d’utiliser son propre ADN pour ressusciter celui qui, il y a bien longtemps, fut le premier et le plus puissant d’entre eux. Entre course contre la montre et pièges qui se multiplient, l’affrontement est total. Cette fois, Blade aussi va devoir montrer les crocs...

Notre avis : Fans des deux premiers Blade, prière de s’abstenir. En cherchant à éluder toute comparaison avec les précédents opus (efficaces et bourrins), David Goyer, réalisateur plus heureux quand il écrit que quand il met en scène, assume toute une dimension parodique absente dans les autres épisodes de Blade (flopée de méchants risibles) et montre le super-héros (Wesley Snipes, fatigué) sous son jour le plus introspectif (doutes, remise en question...).
En modifiant les repères, en court-circuitant les attentes, Goyer a tiré d’un précipité voué à l’échec une sorte de produit décomplexé, ludique, presque drôle, dans lequel une attention particulière est portée aux personnages secondaires. A ce petit jeu, c’est Ryan Reynolds qui s’en sort le mieux dans le registre de la dérision et de l’humour pétaradant. Il faut avoir vu le personnage de Drake (Dominic Purcell, relooké SM) se balader dans un magasin gothique entre les préservatifs et les godemichés à son effigie pour comprendre le niveau de la farce. Si l’absence de gore est gênante, elle est compensée par des idées improbables, des sous-entendus politiques et des traits humoristiques parfois efficaces. Et puis, la déception est relative : Blade : trinity est une comédie (in)volontaire qui ne saurait masquer des traces évidentes de subversion.

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Regardez absolument la fin alternative, dont l’adjectif prend ici tout son sens. Impossible d’imaginer un dénouement plus ridicule que celui-ci avec l’apparition du loup-garou le plus pourri du cinéma (il s’agit en fait d’un croisement entre un vampire et un lycanthrope). Comment a-t-on pu imaginer cette scène tellement aberrante qu’elle en devient drôle ? Cela reste un mystère. Les autres suppléments, à l’image du film, sont ratés, donc dispensables : making of interminable et ronflant, bêtisier pas drôle, commentaires audio pénibles, etc. A oublier très vite ce Blade trinity qui sabote la trilogie. Ou se replonger avec délectation dans les deux premiers volets.

Image & son : Beau produit technique avec une image à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre d’une telle production. Metropolitan ne rate pas son objectif et livre une édition collector de toute beauté. L’univers bleuté de Blade est très finement exploité avec un jeu de contraste parfaitement équilibré. Cruellement, la qualité de cette image fait encore plus ressortir la nullité des effets spéciaux numériques. Le son n’est pas en reste et pousse dans ses retranchements les possibilités du home cinéma. Tout est exploité dans le moindre des canaux du 5.1 pour terrasser vos tympans. On n’entre pas pour autant dans le monde de Blade mais il faut saluer la performance technique.