L’échelle de Trevor
Le 11 octobre 2018
Retour à l’esprit de la saga pour ce sixième opus plutôt intéressant, mais malheureusement desservi par une texture vidéo un peu repoussante. Cela reste plutôt une bonne surprise dans l’ensemble.


- Réalisateur : Rick Bota
- Acteurs : Ashley Laurence, Doug Bradley, Dean Winters, Rachel Hayward, William S. Taylor
- Titre original : Hellraiser : Hellseeker
- Genre : Thriller, Épouvante horreur, Direct-to-video (DTV) et VOD
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : TF1 Studio
- Durée : 1h29mn
- Voir le dossier : La saga Hellraiser
Année de production : 2002
L'argument : Kirsty Cotten a grandi et a épousé Trevor Gooden. Mais le couple a un accident dont seul Trevor se sort. Celui-ci se retrouve alors dans un monde étrange ressemblant à l’enfer, qui le mènera bientôt à Pinhead.
Notre avis : Visiblement satisfait par les rentrées d’argent occasionnées par la vente directe en vidéo d’un cinquième épisode efficace, mais trahissant l’esprit de la saga, le studio Dimension, filiale de Miramax, commande quasiment aussitôt une nouvelle suite, la sixième d’une saga décidément increvable. Toujours avec un budget limité de 3 millions de dollars, la suite est confiée aux bons soins du scénariste-maison Carl V. Dupré qui a le mérite de travailler vite. Il prend acte du succès du précédent opus en s’inspirant à nouveau de L’échelle de Jacob et d’Angel Heart, tout en trouvant cette fois-ci l’argument principal du film dans le thriller Troubles (1991) de Wolfgang Petersen. Il s’agit donc de commencer le métrage par un terrible accident de voiture, puis de suivre les aventures plus ou moins rocambolesques du seul survivant, affublé d’une perte de mémoire. De quoi perdre le spectateur dans un univers surfant sans cesse entre réalité, monde des rêves et des cauchemars.
- © 2002 Miramax Film Corp. Tous droits réservés.
Retravaillé par Tim Day, le script a l’excellente idée de reléguer au placard les obsessions religieuses du cinquième opus de Scott Derrickson pour revenir à une orthodoxie plus proche de l’esprit de Clive Barker. Ce dernier a d’ailleurs validé le projet, alors qu’il s’est clairement désolidarisé des quatrième et cinquième volets. Ici, on retrouve tout d’abord le personnage féminin de Kirsty Cotten toujours incarné par Ashley Laurence, déjà présente dans les deux premiers épisodes. Ensuite, la thématique de la souffrance liée au plaisir sexuel est à nouveau mise en exergue, sans qu’aucun jugement moralisateur ne vienne interférer. Certains passages polissons viennent même pointer le bout de leur nez, avec une petite dose de sadomasochisme. Enfin, la plupart des interventions de Pinhead sont efficaces et l’on retrouve à nouveau avec plaisir cette entité maléfique régnant sur les enfers, d’autant que Doug Bradley est encore de la partie.
Toutefois, tout n’est pas parfait dans ce Hellseeker qui souffre d’une esthétique vidéo dépourvue du charme que pouvaient avoir les premiers volets. Définitivement entrée dans la case téléfilm, la saga ne peut plus prétendre à concurrencer d’autres grands mythes du fantastique, alors même que les scripts sont plutôt bien ficelés et malins. Ici encore, les auteurs parviennent à nous étonner grâce à un retournement de situation final que l’on ne voit clairement pas arriver, un peu à la mode des Saw qui commençaient à sévir sur les écrans du monde entier. Esthétiquement limité, le film pâtit aussi d’acteurs de seconde zone qui ne possèdent pas toujours un grand charisme. On pense notamment à Dean Winters qui a été révélé à l’époque par la série Oz et qui n’assure que modérément dans ce rôle principal complexe. Pas de quoi bouder ce sixième segment emballé avec professionnalisme – mais sans génie aucun – par le novice Rick Bota. Celui-ci livre un produit standard plutôt fidèle à l’esprit de la saga, mais sans doute trop bridé par le manque de moyens mis à sa disposition. Loin d’être déshonorant, le résultat final constitue donc une bonne surprise, même si, encore une fois, notre appréciation globalement positive tient compte du fait qu’il ne s’agit que d’un produit vidéo destiné uniquement à passer un moment en compagnie de créatures infernales, sans attente particulière.
Devant la bonne tenue de ce sixième opus, Dimension a d’ailleurs renouvelé sa confiance au réalisateur Rick Bota qui a signé dans la foulée deux volets supplémentaires au cours des années 2000.
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