Drame pantouflard
Le 6 décembre 2018
Cinéaste touche-à-tout, Curtis Hanson se lance dans le film d’auteur féminin. Le résultat est inégal, mais somme toute appréciable.


- Réalisateur : Curtis Hanson
- Acteurs : Cameron Diaz, Toni Collette, Shirley MacLaine, Richard Burgi, Anson Mount
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 16 novembre 2005
- Durée : 2h10mn
- Box-office : 234 760 entrées France / 86 149 entrées P.P./ 32 880 591 $
L'argument : Maggie est convaincue que son seul atout dans la vie réside dans son art d’aimanter le sexe opposé. Dyslexique et certaine de n’avoir aucune aptitude intellectuelle, elle a toujours privilégié le maquillage aux livres. Sa principale qualité : savoir toujours dénicher la tenue idéale pour n’importe quelle occasion. Rose est en revanche une brillante avocate officiant dans un prestigieux cabinet de Philadelphie. Mais cette grande bosseuse a un point faible : son corps et ses incessantes variations de poids qui l’ont poussé depuis longtemps à renoncer à toute sorte de vie amoureuse. Son unique réconfort : les chaussures, car contrairement aux vêtements, elles lui vont toujours bien. Tout oppose les deux soeurs, dont l’unique point commun est la pointure. Après un violent clash, les deux sœurs vont peu à peu se rapprocher...
Notre avis : In her shoes est un film qui repose exclusivement sur son casting. Et quel casting ! Curtis Hanson, le réalisateur, ne s’est pas cassé la tête : il a engagé deux actrices stéréotypées pour interpréter des personnages tout aussi cliché. Cameron Diaz, désormais trentenaire, incarne "la bimbo", blonde évidemment, bête comme un troupeau de moutons décolorés, qui ne compte que sur les hommes pour la hisser au sommet de l’échelle sociale (le haut d’un lit baldaquin cela va sans dire). Toujours aussi fofolle, la Diaz s’amuse à minauder et papillonner comme jamais. Et puis il y a Toni Collette, la moche de service, que l’on ressort dès qu’il faut trouver une comédienne pour incarner un rôle de vieille fille complexée et mal dans sa peau. Après tout, n’a-t-elle pas offert sa chair flasque, et irrésistible, au personnage éponyme de Muriel (1995) ? Oui, c’est vrai, ce n’est pas bien original, surtout qu’en cours de route réapparaît dans la vie des deux donzelles une grand-mère qu’elles croyaient morte. Oubliée mais pas indigne la mamie puisqu’elle va ramener les deux sœurs sur la voie de la réconciliation. Shirley MacLaine en profite pour un faire un come-back assez réussi, le deuxième de l’année en fait après son petit rôle dans Ma sorcière bien aimée.
Cependant, au-delà des poncifs, il reste une production hollywoodienne soignée qui fonctionne. On assiste à cette crise de famille très féminine avec un certain plaisir : celui de ne pas s’ennuyer ! Sans empathie ni sympathie particulières pour cette famille, on se laisse séduire par ces névrosées qui n’ont pourtant pas un passé des plus tragiques à revivre. Cela nous évite des scènes par trop mélodramatiques. On peut remercier Curtis Hanson d’avoir su éviter le pathos. Le réalisateur de 8 mile et Wonder boys, en bon professionnel du septième art à l’américaine, nous livre comme toujours un film carré et calibré mais malheureusement guère transcendant, ce qui synthétise tout son talent mais également ses limites.
Copyright 2005 Twentieth Century Fox. Tous droits réservés.
Vos avis
16 novembre 2005, par OBELIX91
Un meilleur film que je n’aurais cru : je m’attendais à une comedie pour adoslescente prépubère et en fait c’est à un film un peu plus sérieux (je vous rassure, pas de quoi se tuer les méninges quand même) sur les rapports entre soeurs (ou frères). Ceux qui n’ont pas été enfants uniques regarderont avec tendresse ces chamailleries et reconciliations entre Cameron DIAZ et Toni COLETTE. Les rapports entre frangins ou frangines sont bien retranscris, ainsi que leurs rapports avec leurs parents que l’on aime mais dont on trouve qu’ls s’inscrustent un peu trop dans votre vie privée, les grands parents beaucoup plus laxistes et que l’on adore. Bien sur, l’intrigue est un peu maigre, mais quelque bons gags font passer le tout.
7 avril 2007, par alinea
Un casting sans fausses notes pour une histoire de femmes pleine d’émotion. Ca a un "arrière goût" de Sex and the City même si la fin reste prévisible. Ca se regarde sans déplaisir même si les personnages sont un tântinet caricaturés : la blonde écervelée et la brune complexée intello. La réalisation est classique. 1h30 pour comprendre que les jolies filles peuvent aussi envier les vilaines et être malheureuses... c’est un peu long ! Shirley Mac Laine est géniale en grand-mère redresseuse de torts. Une gentille comédie pour filles à regarder une boîte de chocolats sur le canapé et en pyjama, accompagnée par les copines pour "taper" sur la gente masculine qui ne comprend décidément pas grand chose au romantisme des nénettes !