Le 2 juin 2024
A la Santé, un nouveau détenu est intégré dans une cellule où quatre hommes sont déjà incarcérés. Jacques Becker, pour son dernier film, réalise l’un des meilleurs films de prison.
- Réalisateur : Jacques Becker
- Acteurs : Michel Constantin, Marc Michel, Philippe Leroy, Catherine Spaak, Raymond Meunier, Jean Keraudy
- Genre : Noir et blanc, Drame carcéral
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Acacias, Titanus
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 2h02mn
- Date télé : 13 avril 2024 23:10
- Chaîne : OCS Géants
- Reprise: 19 avril 2017
- Date de sortie : 18 mars 1960
L'a vu
Veut le voir
Résumé : En banlieue parisienne, Roland Darban (Jean Keraudy), qui répare une voiture, se retourne face caméra pour raconter son histoire : Claude Gaspard (Marc Michel), un jeune bourgeois qui est accusé d’une tentative d’assassinat sur son épouse, vient d’être incarcéré à la prison de la Santé. En raison de travaux, on le change de cellule. Il se retrouve avec quatre autres détenus, dont Roland, habitués à être ensemble, qui l’accueillent avec autant de méfiance que de bienveillance.
Critique : Le récit débute par une séquence où Roland explique qu’il va en être le narrateur. Ainsi démarre sans générique le long métrage, avec l’un de ses rares plans en extérieur, plaçant immédiatement le long métrage dans une atmosphère de documentaire. Très vite, le spectateur va être immergé avec les cinq hommes coincés dans leur petite cellule, d’où l’on ne "sortira" que rarement, hormis pour quelques déplacements dans le prison et bien entendu pour creuser le "trou". Ce principe de huis clos permet de se concentrer sur les gestes des protagonistes d’abord dans leurs rituels quotidiens, puis dans leurs complexes, précis et discrets travaux de nuit. Il leur faut constamment déjouer les contrôles des gardiens, notamment leurs revues de paquetage inopinées : il s’en faut parfois de peu ! Le suspense passionnant lié au projet d’évasion se double avec le doute qui plane sur la confiance accordée à Claude, qui n’est pas un repris de justice comme ses comparses, mais qu’il a bien fallu mettre dans la confidence.
Jacques Becker, qui décédera brutalement avant même la sortie de son film, prenait là, un dernier virage spectaculaire dans sa carrière. À la fois par son thème et son ton sec, minimaliste et presque chirurgical, son long métrage se rapproche du Robert Bresson d’Un condamné à mort s’est échappé (1956). L’emploi d’acteurs méconnus (tout au moins à l’époque du tournage) participe aussi à cette comparaison. La scénario coécrit par José Giovanni, devenu écrivain et futur cinéaste, et l’emploi de Jean Keraudy dans l’un des rôles principaux, tous deux anciens détenus, conforte le récit dans un réalisme avisé.
Défendu par les critiques de la Nouvelle Vague, le film fut boudé par le public, notamment par le fait que ses protagonistes sont des condamnés, donc des antihéros. Soutenu aussi par Jean-Pierre Melville, qui saura s’inspirer de son style dans ses propres œuvres, le métrage finira par devenir un classique et une référence du film de prison. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs de son auteur pourtant déjà détenteur d’une exceptionnelle filmographie.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.