Le 2 décembre 2025
Une chronique familiale qui, sans emphase ni drame, interroge sur la façon dont certains événements, si douloureux soient-ils, permettent à certains êtres d’accéder à une vision plus lumineuse de la vie.
- Réalisateur : Nathan Ambrosioni
- Acteurs : Monia Chokri, Guillaume Gouix, Féodor Atkine, Camille Cottin, Myriem Akheddiou, Frankie Wallach, Juliette Armanet, Manoâ Varvat, Nina Birman
- Genre : Drame, Film pour ou sur la famille, Chronique familiale
- Nationalité : Français
- Distributeur : Studio Canal
- Durée : 1h51mn
- Date de sortie : 3 décembre 2025
- Festival : Festival d’Angoulême 2025, Arras Film Festival 2025, Festival du film de Sarlat 2025, Festival du film international de Karlovy Vary 2025, Festival FEMMES Toulon 2025, Festival du film indépendant de Bordeaux 2025
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Résumé : Un soir d’été, Suzanne, accompagnée de ses deux jeunes enfants, rend une visite impromptue à sa sœur Jeanne. Celle-ci est prise au dépourvu. Non seulement elles ne se sont pas vues depuis plusieurs mois mais surtout Suzanne semble comme absente à elle-même. Au réveil, Jeanne découvre sidérée le mot laissé par sa sœur. La sidération laisse place à la colère lorsqu’à la gendarmerie Jeanne comprend qu’aucune procédure de recherche ne pourra être engagée : Suzanne a fait le choix insensé de disparaître...
LIRE NOTRE INTERVIEW DE NATHAN AMBROSIONI
Critique : Après Les drapeaux de papier qui n’a pas une recueilli adhésion totale, le jeune Nathan Ambrosioni avait dévoilé avec Toni en famille son talent à ausculter les paradoxes de l’âme féminine. Ce troisième long-métrage, dont la parfaite justesse a séduit le jury du Festival du film francophone d’Angoulême 2025 au point de lui accorder le Valois de diamant, devrait lui permettre de s’installer définitivement dans la cour des grands.

- Copyright Studio Canal
À la faveur d’un article, le cinéaste a découvert la notion de disparition volontaire, ce droit dont nous disposons tous de tout laisser derrière nous, sans que la police ni la justice ne puissent intervenir. Tout d’abord animé d’un sentiment de colère face à cette angoisse infligée à ceux qui restent dans l’incompréhension, il a décidé ensuite d’observer la reconstruction d’une famille, amputée de l’un de ses membres dont il ignore le sort.

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D’emblée, la situation est posée. Le départ de la mère (Juliette Armanet) est acté et l’espoir de la voir revenir bientôt infime. Il n’est pourtant pas question de s’avachir dans les lamentations, mais bien plutôt de trouver les meilleurs remèdes à cette situation totalement inédite afin que les enfants aillent bien. Pari d’autant plus compliqué que celle qui se trouve dans l’obligation de les recueillir est une célibataire, sans désir particulier d’enfants. Très intériorisée, elle révèle peu d’elle-même mais n’est pas pour autant dénuée de sentiments. Après avoir évacué les questions d’usage (pourquoi est-ce à moi que ma sœur a confié ses enfants, alors que nous n’avions pas vraiment l’habitude de nous voir ? Pourquoi la police ne peut-elle intervenir ? Devrai-je la chercher moi-même ?) Jeanne (Camille Cottin) comprend qu’elle n’a d’autre choix que de trouver les meilleures solutions pour assumer les obligations qui lui sont imposées. Et si elle ne se considère jamais comme la véritable mère de ces enfants (l’administration ne manquera pas de lui rappeler à chaque étape), elle accepte de modifier le cours de sa vie et plonge avec eux dans l’inconnu.

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Un parcours personnel, entre secrets et interrogations, qui en convoquant une multitude de thèmes familiaux et particulièrement le sens de la maternité, autorise le personnage principal à affronter ses propres démons.
Au cœur d’une mise en scène tout en retenue, Nathan Ambrosioni scrute, sans effusion appuyée, le tumulte qui s’empare de ces êtres embarqués dans une situation imprévue. Avec délicatesse, la caméra saisit un regard, un geste, un murmure qui, entre pudeur et tendresse, en disent bien plus long que tous les mots. Le film doit aussi beaucoup à ses interprètes. Si Camille Cottin se glisse à merveille sous les traits de cette femme aussi tourmentée que magnanime, les enfants (Manoâ Varvat et Nina Birman) font preuve d’une spontanéité étonnante, et offrent une parfaite authenticité à leurs personnages.
Si le film débute par un traumatisme brutalement énoncé, il n’a de cesse de nous emmener vers la lumière pour assister peu à peu à l’éclosion d’une femme, empêtrée dans des sentiments jusque-là refoulés. Ce qui le range plus du côté de l’étude des comportements humains que du film dramatique.
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