Moderato cantabile - Peter Brook - critique

Critique : Très vite, on comprend qu’Anne s’ennuie dans sa grande maison où son mari est toujours absent. Elle reporte toute son affection sur Pierre, garçonnet sage mais réfractaire aux conseils donnés lors de ses leçons de piano. Par désœuvrement, elle va s’intéresser au cri que tous ont entendus et qui provenaient du bar voisin. Elle apprend par les clients qu’un crime passionnel s’y est déroulé.
Elle va aussi sympathiser avec Chauvin (Jean-Paul Belmondo) qui, comme presque tout le monde, travaille dans l’usine du coin dirigée par son époux.

Une ambiance de désespérance et de vacuité de la vie traverse ce récit situé au bord d’un estuaire où, d’ordinaire, il ne se passe jamais rien. Seul le bistrot semble être l’endroit où l’on trouve un peu d’animation. Seulement, Anne avec ses vêtements et son allure chics n’y passe pas inaperçue. Seul Chauvin, qui a décidé de quitter l’usine, va s’intéresser à cette bourgeoise oisive et triste.

Le film, qui est réalisé par le metteur en scène de théâtre Peter Brook, est adapté avec son concours du roman de Marguerite Duras. Si l’environnement pesant de cette petite ville de province est bien rendu, on adhère plus difficilement aux dialogues très "durassiens" particulièrement trop écrits.
Malgré tout, les interprètes principaux, Jeanne Moreau (prix d’interprétation au Festival de Cannes 1960) et Jean-Paul Belmondo, se sortent très bien de l’exercice imposé par ce texte exigeant et délicat.