Le 28 septembre 2025
Une histoire un peu confuse et mal ficelée où le réalisateur ne parvient pas à faire le choix entre le portrait de son héroïne et la dénonciation des ravages du nucléaire en France et dans le monde.
- Réalisateur : Pierre Schoeller
- Acteurs : Romain Duris, Denis Podalydès, Bruno Podalydès, Camille Cottin, Myriem Akheddiou, Céleste Brunnquell, Joel Ödmann, Davide Faranda
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Zinc.
- Durée : 1h47mn
- Date de sortie : 24 septembre 2025
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Résumé : Claire et Yves, physiciens de formation, travaillent dans le nucléaire depuis toujours. Lors d’une visite à la National Gallery, Claire va être bouleversée par trois toiles de Rembrandt. Cette rencontre avec ces trois œuvres magistrales va les changer à jamais.
Critique : La question du risque climatique occupe maintenant beaucoup l’imaginaire des cinéastes du monde. Pierre Schoeller, qui s’était brillamment attaqué au fonctionnement des coulisses du pouvoir dans L’exercice de l’État, s’engage sur la problématique du nucléaire à travers son héroïne, Claire, une brillante physicienne qui fait la démonstration d’un cataclysme annoncé. En soi, la fiction est absolument pertinente, surtout s’il s’agit d’avertir le spectateur des ravages à venir de l’industrie nucléaire avec un soupçon tout de même d’exagération. Mais en fait, le problème survient quand le réalisateur introduit dans son scénario un mystère étrange qui règne autour de trois tableaux de Rembrandt. En effet, Claire et Yves, son époux, ne sont pas que de brillants ingénieurs : ils s’intéressent à l’art jusqu’à se perdre dans les couloirs majestueux du Louvre.
Rembrandt articule donc deux récits : l’un tend à décrire le vertige d’une femme vers la folie et l’autre le chaos annoncé de la planète. Les deux thématiques cohabitent assez mal, d’autant que Pierre Schoeller n’en fait du coup pas grand-chose. Il va et vient entre d’inquiétantes révélations sur les risques nucléaires, et la descente aux enfers d’une femme pour qui tout réussit. Elle évolue dans un milieu bourgeois, cossu, tout en se drapant dans la posture d’une lanceuse d’alerte écologiste qui contraste avec son mode de vie. Et, il faut l’avouer, on peine à suivre les tenants et aboutissants d’une intrigue confuse.

- Copyright 2024 Tresor Films – France 3 Cinema – Zinc – Les productions du tresor – Artemis Production
Rembrandt s’affiche comme un récit boiteux, où les mystères, au lieu de susciter l’intérêt du spectateur, plombent véritablement le récit. On ne sait plus s’il s’agit d’une divagation psychologique, d’un vrai plaidoyer en faveur d’un monde plus équilibré, ou d’une fable fantastique où les personnages des peintures se dotent de langage mystique. Hélas, le spectateur perd vite le fil dans cette histoire qui ne tient pas debout. On est bien loin de la puissance romanesque de L’exercice de l’État où Pierre Schoeller mêlait habilement la grande Histoire politique avec la petite histoire de ceux qui l’incarnent. Ici, les fictions se mélangent, se perdent dans un vaste désert, à l’instar de cette contrée lunaire, plusieurs fois montrée dans le film, où les cascades coulent sur des rochers sans vie.
Du coup, l’ennui gagne très vite le spectateur. Le format est beaucoup trop long, trop lourd, pour permettre au talent de Camille Cottin de se confirmer sur la toile. Elle joue son personnage avec le sentiment qu’elle-même ne comprend pas dans quelle direction elle va. Sa folie demeure bien sage, face à un cataclysme futur où les vagues feront vingt-cinq mètres et avaleront les bateaux. Et puis, elle tourne autour de ces tableaux qui, au lieu d’élever la narration, finissent par la couler dans une dystopie brumeuse.

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Le film s’entoure pourtant d’une collection d’acteurs tout à fait honorables, de Camille Cottin à Romain Duris, en passant par les frères Podalydès. Mais pour quel résultat ? Voilà tout le drame d’un film qui ne manque pas de moyens mais les perd dans une succession de scènes invraisemblables, jusqu’à cette fin totalement hors sol.
Rembrandt n’aura pas tenu les promesses du retour au cinéma de Pierre Schoeller. On était pourtant rempli de bons a priori avec cette grappe d’excellents comédiens mais le pari n’aura pas été gagné. Dommage car la question écologique et le risque nucléaire, sujets abordés de surcroît par de nombreux politiques dont le président Macron, auraient mérité un traitement plus convaincant.
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