Obao
Le 8 février 2006
Esthétique de téléfilm et poésie artificielle pour une romance érotico-exotique terriblement mal jouée.
- Réalisateur : Lam Lê
- Acteurs : Natalia Wörner, Eric Nguyen, Monic Arijanto
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand
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– Durée : 1h25mn
Esthétique de téléfilm et poésie artificielle pour une romance érotico-exotique terriblement mal jouée. Toute volonté de réflexion est tuée par l’ennui.
L’argument : Un homme originaire de "là-bas" (le Vietnam) vivant "ici" et une femme d’"ici" (une Allemande en fait) vivant "là-bas" (Java) se retrouvent à Paris et passent vingt jours à faire l’amour et à méditer sur l’exotisme, le colonialisme, tout en distillant de belles phrases mystico-existentielles.
Notre avis : Comment un réalisateur réagit-il au visionnage de son film, lorsqu’il s’aperçoit que ses acteurs sonnent affreusement faux ? Lam Lê seul doit avoir la réponse quant à son deuxième opus, Vingt nuits et un jour de pluie - titre ô combien prétentieusement poétique et exotique. Ses deux acteurs principaux, Eric Nguyen en tête, jouent faux, très faux, mais il ne faut pas leur jeter la pierre, car leurs textes sont tellements insipides qu’il serait dur de bien les dire. "A Java, on ne fait pas la Java", par exemple, c’est beau, très beau. Ainsi se succèdent dans ce film court (à peine 1h30) mais bien trop long les scènes creuses et les scènes érotiques sans érotisme, à l’esthétisme inspiré de pub pour gel douche.
Sans doute Lam Lê, visiblement inspiré par le cinéma de Anh Hung Tran (L’odeur de la papaye verte, A la verticale de l’été), réalisateur vietnamien de talent, a voulu parler de ses racines, de sa vision de la France et de la colonisation. C’est raté. Tout juste son histoire redondante "d’ici" et de "là-bas" passerait-elle la mention téléfilm. Une réflexion se cacherait-elle sous le miel mystico-sensuel (elle s’y cache en effet), l’ennui l’écrase bien vite. A peine commençait-elle à prendre vaguement forme, nous avions déjà quitté la salle, las.
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