Akoibon

Une effervescence qui retombe vite et finit par frôler l’ennui. Dommage !

L’argument : Chris Barnes règne en star déchue sur un hôtel perdu dans une île qui se voudrait paradisiaque. Autour de lui, ses deux filles et son gendre, sans parler des étranges employés de l’hôtel. Débarquent Daniel et Nader. Le premier vient rencontrer la jeune femme avec qui il entretient depuis des mois une relation virtuelle, l’autre vient kidnapper Chris Barnes pour le compte de mystérieux commanditaires.

Notre avis : Et il est vrai que l’histoire démarre très fort. Jeanne Moreau en chef de gang, Jean Rochefort qui se fait son cinéma, Poelevoorde qui poelevoordise à souhait et Édouard Baer qui débarque en chaussons de bloc opératoire. L’employé de l’hôtel développe avec complaisance une intéressante philosophie de la bière et entretient un mystère épais comme une mousse de Guinness. Un mystère qui va d’ailleurs enfler et se répandre, à travers les shows pitoyables d’un Barnes qui ne veut pas raccrocher, et les relations troubles qui le lient à ses filles. On est au royaume du faux-semblant, où chacun est un peu quelqu’un d’autre, où les rôles que l’on joue finissent toujours par laisser des traces.
On est parfois un peu dans un monde absurde à la façon de Bertrand Blier, un mystère dans lequel on finit par s’installer, où les questions ne sont même plus nécessaires puisqu’il n’y a plus de règles.
Malheureusement, cette folie douce est bien peu contagieuse, et plus le film s’enfonce dans son délire anarchique plus l’ennui gagne. Un des personnages remarque, à la fin, qu’on ne comprend plus rien. Dans la salle, il y a longtemps qu’on ne cherche plus à comprendre et ça n’a aucune importance. L’univers était séduisant, le casting grandiose, l’idée pétillante, mais au contraire de la bière, il ne suffit pas de brasser pour faire de la mousse et celle-ci retombe lamentablement.
Un joli cadeau pourtant, dans les dernières minutes du film... Juste une chanson, le ciel bleu et la mer, pour nous laisser sur une bonne impression !