Le 18 août 2024
Ni plus ni moins qu’un énième film d’aventure spatiale sanglante, ce nouvel opus de la saga mythique des Alien ne convainc pas vraiment. Un spectacle de sons et lumières qui nous laisse sur notre faim.
- Réalisateur : Fede Alvarez
- Acteurs : Cailee Spaeny, Spike Fearn, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced, Rosie Ede
- Genre : Science-fiction, Épouvante-horreur, Survival
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h59mn
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 14 août 2024
- Voir le dossier : La saga "Alien"
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Résumé : Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…
Critique : S’attaquer au mythe cinématographique d’Alien est loin d’être aisé, d’autant que dans ce nouvel opus, les créatures baveuses et acides sont nombreuses. Les cinéphiles se souviennent de voyages aussi terrifiants que baroques, dans un engin perdu dans l’espace, semblable à un cerveau défait par la vie. Le début très bref commence par un silence, celui d’une station spatiale qui se réveille brutalement et aspire dans son cœur un morceau d’astéroïdes dont on sait déjà qu’il contient des œufs ou des substrats d’ADN de l’affreuse bête venue des fins fonds de l’univers. Puis, le récit se plonge au milieu d’une terre, rongée par les nuages, la pollution et les virus, où des femmes et des hommes s’emploient à exploiter des mines, gardés par des êtres aussi vivants que robotiques.
La bande de jeunes héros ne rêve que d’une seule chose : gagner une planète promise en accédant à un vaisseau perdu et en brouillant les codes avec l’aide de l’un de ces drôles d’êtres plantés de carte à puce dans le cou. C’est sans doute là que l’histoire se gâte. En effet, le scénario déploie toute une série d’informations que le spectateur a du mal à ranger et à mettre en cohérence. Les personnages qui composent le groupe et dont on sait que leur destin est déjà scellé, cumulent eux-mêmes des stéréotypes, les réduisant à des traits de caractère bruts et peu intéressants. D’ailleurs, le fait d’avoir entraîné une bande d’adolescents dans les tréfonds d’un vaisseau abandonné où la bête n’attend que de se réveiller constitue une véritable erreur : le récit en effet, au lieu de cultiver l’angoisse et le mystère, se perd dans une vulgaire chasse aux sorcières de jeunes gens, comme le cinéma d’épouvante en raffole.
- Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.
Il serait malhonnête de ne pas voir dans ce film le travail important des effets spéciaux et des images. Fede Alvarez déploie des décors, des perspectives d’une véritable splendeur, comme si la forme avait plus compté que le fond. L’œuvre perd tout le jus anxiogène qui a fait le succès des premiers numéros d’Alien. Alien : Romulus se transforme en un vaste musée au service d’images toutes plus belles les unes que les autres, au milieu desquels les acteurs courent pour échapper à la mort.
Fede Alvarez est un spécialiste du cinéma d’horreur, a fortiori celui les psychopathes se plaisent à poursuivre de pauvres victimes juvéniles. Le réalisateur répète donc dans son film ce qu’il fabrique depuis longtemps, sans vraiment s’approprier le mythe qui traverse l’histoire de la science-fiction depuis plus de quarante ans. Il réduit le récit à une vague course contre la mort, en multipliant les transformations de l’extraterrestre dans le corps de celle ou celui qu’il pénètre.
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Alien : Romulus souffre de ses excès et de sa volonté de moins provoquer la peur que susciter le dégoût et le gore. Peu à peu, le rythme s’épuise au détriment même de l’intérêt principal du spectateur pour le monstre. En réalité, le scénario multiplie les aliens en leur faisant perdre l’attachement qu’on leur connaît dans les volets précédents. Le problème demeure d’ailleurs qu’on n’arrive pas à se détacher des œuvres importantes qui ont précédé cet opus qui hélas génère beaucoup de frustrations et n’apporte pas d’éclaircissements nouveaux sur les épisodes passés. Le film se réduit à une juxtapositionsd’effets spéciaux plus qu’impressionnants, mais dont la saveur s’éteint au fur et à mesure des deux longues heures.
Alien : Romulus n’est donc ni raté ni réussi. Beaucoup se plairont à assister à ces folles traversées dans les tuyaux du vaisseau abandonné, là où d’autres ne feront que regretter un film vendu à grand renfort de publicités et qui ne tient pas ses promesses.
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