Les poubelles de la mafia
Le 21 juillet 2008
Les décharges illégales de produits toxiques dans la région de Naples sont en passe de devenir un scandale européen. Un document édifiant manquant seulement d’un peu de recul et de didactisme pour que le message passe à cent pour cent.
- Réalisateurs : Esmeralda Calabria - Andrea d’Ambrosio - Peppe Ruggiero
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Italien
- Date de sortie : 16 juillet 2008
- Plus d'informations : Le site du distributeur :
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– Durée : 1h23mn
Les décharges illégales de produits toxiques dans la région de Naples sont en passe de devenir un scandale européen. Un document édifiant manquant seulement d’un peu de recul et de didactisme pour que le message passe à cent pour cent.
L’argument : Des éleveurs qui voient mourir leurs brebis.
Des agriculteurs qui cultivent des terres de plus en plus polluées.
1200 décharges abusives de déchets toxiques.
Nous sommes en Italie, dans la région de Naples. En fond, une mafia d’entrepreneurs qui utilise camions et bennes métalliques à la place de revolvers...
L’argument : Les six derniers mois nous avaient habitués aux images de Naples noyée sous les ordures faute de décharges en nombre suffisant alentours. Celles qui existent sont en effet fermées les unes après les autres par les autorités pour cause de traitement illégal des déchets toxiques. C’est là que Biutiful cauntri intervient en mettant l’accent sur les causes de cette crise : un désastre environnemental qui se prolonge depuis quinze ans, comparé ici à Tchernobyl et beaucoup moins médiatisé que l’amoncellement des poubelles à Naples. Quinze années d’un trafic des plus lucratifs des déchets toxiques par la mafia napolitaine, la fameuse Camorra, à grands renforts de déchargement illégaux en pleine nature, de dissimulation et d’enfouissement des produits toxiques, qui ont contribué année après année à transformer ce qui fut autrefois le poumon de Naples en un no man’s land dont toute activité agricole ou d’élevage est bannie et où les hommes et les animaux meurent à petit feu.
Pour réaliser ce document choc, les trois co-réalisateurs se sont appuyés notamment sur la forte personnalité de Raffaele Del Giudice, un responsable de Legambiente, l’association écologique la plus importante d’Italie, pour la Campanie, qui témoigne avec ses tripes de ce que lui et les habitants de la région endurent, impuissants depuis plus d’une décennie. Si le film livre son pesant d’or d’images édifiantes (désespoir des habitants, routes jonchées de détritus, entassements à perte de vue de blocs de déchets emballés en attente d’être incinérés dans l’optique toujours reculée de la construction d’un incinérateur), on peut regretter l’absence de mise en perspective en amont (on aurait ainsi aimé en apprendre davantage sur l’ecomafia) et surtout la difficulté à dépasser le stade de l’émotion brute qui aurait permis d’étayer peut-être plus efficacement un propos dont la sincérité ne saurait par ailleurs être mise en doute. Mais alors que les instances officielles ne veulent ou ne peuvent rien faire, Biutiful cauntri remplit sa mission première : porter le cri de détresse des habitants de la Campanie aux oreilles du grand public.
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