Critique

CINÉMA

Combien tu m’aimes ?

Le 8 mars 2007

  • ragondin 27 octobre 2005
    Combien tu m’aimes ?

    j’ai trouvé ce film vulgaire... Même la sublime beauté de Monica n’arrive pas à rattraper le scénario bancal.
    cela dit je ne sais pas pourquoi je suis aller voir ce film, j’ai détesté pratiquement tous les Blier sauf les Valseuses...
    navrant à mon sens.

  • Stéphane 6 novembre 2005
    Combien tu m’aimes ?

    Il y a des films aux contours froids plus brûlants que le soleil. Celui de Blier en fait partie. Il se déroule dans le monde de la nuit, un univers inversé où les valeurs et les sentiments n’appartiennent pas au raisonnable. Un monde sens dessus-dessous dans lequel les putains se détournent de l’argent, les mauvais garçons abandonnent leur rapacité contre un instant de joie, les médecins attentifs aux excès de leurs
    patients meurent subitement, touchés par les maladies mêmes qu’ils soignaient, etc. Rien d’étonnant aux yeux des connaisseurs de l’oeuvre de B. Blier, un metteur en scène habitué à se jouer du spectateur dans des comédies noires et grinçantes et pourtant, si ! Ce film est différent des autres de l’auteur car porté par un message magnifique : tout est possible quand passion il y a.
    Une rue sans passants, un bar sans clients, des intérieurs de purs décors, une société où nul ne travaille, la réalité n’est pas au rendez-vous. Pour se rattacher à l’histoire, les spectateurs ne sont pas aidés, et ce n’est pas le personnage de Depardieu tellement puissant qu’il devient caricatural qui viendra à leur rescousse. L’audace de Blier a été d’aller jusqu’au bout de son postulat qui est : rien n’est réel si ce n’est sa propre réalité. Or celle du personnage de Bernard Compans est constituée par un délire organisé qui est de gagner l’amour comme une putain gagne de l’argent. A partir de cette détermination, il sera comme un joueur de poker qui devra masquer ses feintes par l’illusion de la sincérité mêlée aux apparences du mensonge. Rien donc ne peut être considéré dans ce jeu comme assuré et c’est pourquoi la photographie froide montre les lieux comme des fonds de scène.
    Tel un opéra qui s’inscrit à la fois dans le cadre traditionnel et imposé de la structure, mais dépasse les conventions par la grâce des voix, du thème et de la musique, ce film transporte son spectateur dans un autre univers. Provocation gratuite et obsolète pour certains, Combien tu m’aimes est, tout au contraire, simple mais de construction complexe. Comme des mouvements musicaux amorcés et cependant, en permanence, interrompus, l’oeuvre désempare de façon audacieuse et complexe. Pour s’y retrouver il faut s’ y abandonner, comme dans l’amour.

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