Le 19 juin 2025
Loin des étourdissantes virevoltes de la saga John Wick, à laquelle elle est raccrochée, Ballerina se contente de faire vivoter de vieilles formules hollywoodiennes.
- Réalisateur : Len Wiseman
- Acteurs : Anne Parillaud, Gabriel Byrne, Anjelica Huston, Keanu Reeves, Catalina Sandino Moreno, Norman Reedus, Ian McShane, Togo Igawa, Ana de Armas, David Castañeda, Lance Reddick
- Genre : Action, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 2h05mn
- Titre original : From the World of John Wick: Ballerina
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 4 juin 2025
- Voir le dossier : La saga John Wick
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Se déroulant pendant JOHN WICK PARABELLUM, le film suit la vengeance implacable d’Eve Macarro la nouvelle tueuse de l’organisation Ruska Roma.
Critique : On dit que l’imitation est la plus belle forme de flatterie. Sans doute John Wick, le justicier solidaire incarné par Keanu Reeves, devrait-il alors se réjouir d’être devenu le patron – dans les deux sens du terme : celui de taulier et celui de modèle qu’on cherche à reproduire – du cinéma d’action contemporain. D’être celui qui sert d’inspiration à presque tous les autres, qu’il s’agisse de concurrents (Equalizer, Monkey Man ou les thrillers gériatriques de Liam Neeson), de cousins (Nobody, avec lequel la franchise partage un scénariste) ou, à présent, de petites sœurs. Le cheminement de Ballerina de la page jusqu’à l’écran en dit déjà assez long sur son appât du gain : développé comme un film d’action autonome par le scribe Shay Hatten, il a finalement été « rétro-ingénié » pour faire office de spin-off à la saga précitée… Comme The Continental, série télévisée narrant les vertes années de l’aubergiste retors campé par Ian McShane, Ballerina démontre aussi et surtout la difficulté de cette franchise à faire exister son univers en dehors de son bouillonnant personnage principal.

- © 2025 LEONINE. Tous droits réservés.
Car, même raccroché in extremis à cette branche prestigieuse et lucrative, Ballerina ne sort jamais vraiment du tout-venant du cinéma d’action. Là où le virtuose Chad Stahelski, tête pensante de la saga John Wick, orchestrait la synthèse improbable – mais réussie – d’inspirations très diverses (films de sabre façon Shaw Brothers, gunfights acrobatiques proches de John Woo, burlesque très physique à la Buster Keaton), le passepartout Len Wiseman (Underworld, Die Hard : Retour en enfer) se contente de faire vivoter une formule hollywoodienne rodée il y a trois décennies. Même problème de l’autre côté de la caméra : quand le corps gracile et sans âge de Keanu Reeves donnait un aspect aérien aux scènes de baston, les combats tiennent ici du shoot’ em up bien plus basique, rapidement soldé par un lance-flammes ou une balle magique trop bien décochée. Détail explicite quant à la confiance accordée à cette ballerine badass par les producteurs : dans le dernier acte, c’est John Wick, et personne d’autre, qu’on appelle à la rescousse pour aider à dégommer la sale trogne du jour. On dit merci qui ?

- © 2025 LEONINE. Tous droits réservés.
Si Ana de Armas se glisse sans mal dans le tutu du rôle-titre, ce sont, comme dans les autres volets de John Wick, les seconds couteaux qui affûtent Ballerina, entre vieilles gloires hollywoodiennes peu associées à ce genre de films (Anjelica Huston, Gabriel Byrne) et rares ganaches peckinpahesques peuplant encore le cinéma hollywoodien (Ian McShane, Norman Reedus). Autre choix de casting, peut-être le plus symbolique quoiqu’il ait été écarté du montage final : celui d’Anne Parillaud, immortelle Nikita, mère spirituelle malgré elle de toutes ces héroïnes vénères encore trop souvent laissées (volontairement ?) dans l’ombre de leurs alter egos masculins.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.






















