Le 26 octobre 2025
Alors qu’il rétrécit inexorablement, s’engage pour un homme une lutte sans merci pour sa survie dans le sous-sol de sa demeure. Jean Dujardin dans un rôle de composition pour un film sympathique sans esbroufe.
- Réalisateur : Jan Kounen
- Acteurs : Marie-Josée Croze, Jean Dujardin, Stéphanie Van Vyve, Daphné Richard, Serge Swysen, Salim Talbi, Miranda Raison
- Genre : Science-fiction, Fantastique, Remake, Aventure
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 22 octobre 2025
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Résumé : Paul, un homme ordinaire, partage sa vie entre son entreprise de construction navale, sa femme Élise, et leur fille Mia. Lors d’une sortie en mer, Paul se retrouve confronté à un étrange phénomène météorologique inexpliqué. Dès lors, Paul rétrécit inexorablement, sans que la science ne puisse lui expliquer pourquoi ni lui être d’aucun secours. Quand, par accident, il se retrouve prisonnier dans sa propre cave, et alors qu’il ne mesure plus que quelques centimètres, il va devoir se battre pour survivre dans cet environnement banal devenu périlleux...
Critique : Paul est un homme qui nage en plein milieu de la mer : et pour cause, il répare des bateaux et habite une maison qui ne peut pas être plus proche de la plage, et dont tout le monde rêverait. Jusqu’au moment où son regard croise un tourbillon dans le ciel qui manifestement va induire chez lui un inéluctable rétrécissement. Pourtant, le bonheur était entier pour cette famille bourgeoise, si ce curieux processus physique ne s’était pas invité dans leur quotidien. S’ensuit alors une lutte effrayante contre la mort où un chat, une araignée deviennent des ennemis qu’on ne soupçonnait pas.

- Copyright Christophe Brachet / 2024 Pitchipoï Productions
L’homme qui rétrécit constitue une nouvelle adaptation du roman de Richard Matheson, dans une version franco-belge, près de soixante-dix ans après la série B éponyme de Jack Arnold, film culte du cinéma de science fiction. L’influence du cinéma américain est d’ailleurs évidente pour Jan Kounen, dont on soupçonne également un parti pris hitchcockien assumé. Les prises de vues gigantesques, quasi subjectives, adoptent le point de vue du héros qui descend de la stature de chef d’entreprise à celle d’un petit homme, à peine plus grand qu’une fourmi, étranglé par la fin et la soif, et la peur d’une araignée redoutable. Évidemment, l’équilibre familial se disloque, au rythme du rétrécissement rapide de Paul. D’ailleurs, la temporalité se situe entre le 2 mai et le 2 août, soit quatre mois d’enfer où l’homme doit faire preuve de toutes les créativités pour survivre. Heureusement, il se réfugie dans un carton où un manuel de survie est magiquement à sa disposition : encore faudrait-il qu’il puisse l’ouvrir.
On n’attendait pas Jean Dujardin dans un rôle pareil. En même temps, l’acteur est capable de toutes les bravoures depuis The Artist (2011) où il avait démontré son impressionnante compétence en matière d’art dramatique. L’acteur est un artiste qui n’a jamais peur du ridicule. Il était sans doute le seul comédien français à pouvoir incarner ce protagoniste contrarié qui doit engager une lutte pour sa propre survie, sans jamais tomber dans le grotesque ou l’invraisemblance. Paradoxalement, on croit tout de suite à cette fable fantastique, au point d’ailleurs qu’en sortant de la salle, le spectateur est pris d’un vertige passager où le monde semble immense autour de lui.

- Copyright Christophe Brachet / 2024 Pitchipoï Productions
On pourrait regretter les commentaires philosophico-éthiques qui entourent le récit. En effet, les réflexions métaphysiques sur la mort, l’infiniment grand et le sens de la vie sonnent un peu creux dans une aventure qui tient plutôt bien la route. Les décors sont réellement prodigieux, pour rendre compte des perspectives de rapetissement du héros, rappelant dans une certaine mesure la comédie américaine Chéri, j’ai rétréci les gosses qui a donné vie à des manèges époustouflants à Disneyland. L’homme qui rétrécit version Kounen est donc paré de qualités qui vont précipiter les familles avides d’aventures au cinéma pendant ces vacances automnales. Il est probable que les passionnés d’un cinéma d’auteur n’y trouvent pas le même plaisir, quoique l’aventure bien menée est capable de tenir en haleine plus d’un.
Le réalisateur néerlandais est l’auteur d’une filmographie hétéroclite. L’homme qui rétrécit constitue son premier film franchement fantastique, même si l’on sait son appétence à développer des projets de réalité virtuelle. Il offre un long-métrage sans prétention, forcément doté de grands moyens, d’autant que Jean Dujardin l’a produit en partie. Sans doute une manière pour l’acteur de rappeler à Hollywood qu’il est le plus américain de nos artistes francophones.
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