Le 12 novembre 2025
Un récit attachant qui marque une certaine maturité dans le cinéma de Sébastien Betbeder, surtout dans sa seconde partie. Les trois acteurs principaux se meuvent avec bonheur dans le dispositif.
- Réalisateur : Sébastien Betbeder
- Acteurs : Philippe Katerine, Bastien Bouillon, Ole Eliassen, Blanche Gardin, Ferdinand Redouloux
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 12 novembre 2025
- Festival : Festival de Berlin 2025
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Résumé : Coline Morel, intrépide exploratrice du pôle Nord, voit sa vie partir à la dérive. Après des années passées à traquer ce yéti auquel elle est la seule à croire, elle se fait licencier et son compagnon la quitte. En pleine débâcle, Coline n’a d’autre choix que de rentrer dans son village natal. Elle y retrouve ses deux frères, Basile et Lolo, ainsi que son amour de jeunesse...
Critique : Coécrit avec Mathieu Robin, L’incroyable femme des neiges est le neuvième long métrage de Sébastien Betbeder. Le cinéaste est l’auteur d’une œuvre cohérente et décalée dont les jalons les plus attachants nous semblent être 2 automnes, 3 hivers (2013) et Le voyage au Groenland (2016), deux œuvres révélées par la programmation ACID, en marge du Festival de Cannes. Et c’est dans la section Panorama de la Berlinale 2025 qu’a été présenté cet opus, qui confirme l’intérêt du Betbeder pour le cadre majestueux du Groenland. Il précise ainsi dans le dossier de presse : « Je crois que depuis le tournage du VOYAGE AU GROENLAND, j’avais le désir de retrouver cette sensation de plénitude que je n’ai jamais éprouvée devant aucun autre paysage. Ce que l’on ressent face à l’immensité de la banquise, face à cette lumière extraordinaire est unique et c’est une expérience intime des plus inoubliables. J’avais toutefois du mal à envisager ce retour comme un simple voyage en dehors d’un projet de cinéma. Pour autant, je n’ai pas cherché à tout prix à imaginer une histoire qui se déroule au Groenland ; il fallait évidemment que le sujet s’impose. Alors, quand le récit à commencer à émerger dans mon esprit (…) ce territoire-là m’a semblé, dès lors, le seul à même de pouvoir l’accueillir. »

- © 2025 Envie de Tempête Productions. Tous droits réservés.
Soit donc le récit de Coline Morel (Blanche Gardin), une exploratrice quadragénaire qui revient dans son Jura natal pour retrouver des êtres qui lui ont été proches, dont ses deux frères (Philippe Katerine et Bastien Bouillon). Les retrouvailles sont difficiles. Et quelles sont les intentions de Coline, qui semble déconnectée et vivre dans un monde parallèle ? L’incroyable femme des neiges se présente alors, dans un premier temps, comme le portrait sarcastique d’une fratrie, dans laquelle les non-dits et rancœurs ternissent les relations, même si l’on sent une affection véritable entre ces trois-là. Et si le Groenland a motivé le réalisateur, ce début jurassien ne manque pas de panache, et il est à noter que ce département longtemps occulté du septième art semble devenir tendance depuis les succès critiques et publics de Vingt Dieux et Un ours dans le Jura… On regrette d’autant plus l’humour parfois lourdaud qui ternit plusieurs séquences des trois premiers quart d’heure, comme cette scène inutile où Coline, imbibée d’alcool, refuse de quitter le domicile d’un ex et se voit expulsée par les forces de l’ordre.

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Mais le film trouve vraiment ses marques dans sa seconde partie, davantage métaphysique, se situant au Groenland, et qui apporte une touche émotionnelle qui sied davantage au cinéaste. Même si le conte n’échappe pas toujours à un esprit new age cheap (l’art de vivre et de mourir pour les Nuls) et au pittoresque ethnologique (les autochtones blaguant sur le climatoscepticisme), histoire de mettre le public dans sa poche, l’histoire est prenante et la réalisation frappe par de somptueuses prises de vues qui ne versent jamais dans l’esthétisme gratuit. Blanche Gardin, sobre et impliquée, incarne à merveille une figure féminine complexe. Après les bides de Dans la peau de Blanche Houellebecq et Un monde merveilleux, et un sketch de stand-up ayant fait le bad buzz, ce rôle pourrait relancer sa carrière un brin en berne ces derniers temps.
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