Le 5 mai 2025
Drôle, frais, et bourré d’intelligence et de sensibilité, ce film est une petite pépite des sorties de printemps.


- Réalisateur : Giulio Callegari
- Acteurs : Blanche Gardin, Pierre Gommé, Édouard Sulpice, Georgia Scalliet, Gavril Dartevelle, Angélique Flaugère, Lucie Guien, Delphine Baril, Laly Mercier
- Genre : Comédie, Road movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h18mn
- Date de sortie : 7 mai 2025

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Résumé : Dans un futur un peu trop proche où les humains dépendent des robots, Max, une ancienne prof réfractaire à la technologie, vivote avec sa fille grâce à des petites combines. Elle a un plan : kidnapper un robot dernier cri pour le revendre en pièces détachées. Mais tout dérape. Flanquée de ce robot qui l’exaspère, elle s’embarque dans une course-poursuite pour retrouver sa fille et prouver qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde.
Critique : Cela pourrait être un monde éloigné du nôtre, à une période reculée, un peu à la façon du démarrage des Star Wars. Sauf que cela se passe à une époque qui pourrait être la nôtre, dans un univers urbain où peu à peu les robots remplacent les personnes sauf en Espagne ou au Portugal où, semble-t-il, ils ont été interdits. Max a été enseignante, et son rejet des technologies modernes lui a sans doute valu sans d’être exclue de l’Éducation nationale, ce qui l’amène à multiplier les larcins pour survivre et nourrir son foyer. La prison lui pend au nez, même quand elle est en rapport avec par des policiers eux-mêmes robots et que les convocations automatisées pleuvent sur les téléphones. Bienvenus en 2025, diraient certains, dans un monde où il faut s’habituer au traitement des données par algorithmes.
Un monde merveilleux n’a finalement plus grand-chose de merveilleux. Max se retrouve malgré elle avec le robot de son père qui finit ses jours en EHPAD. Sur le papier, être accompagné d’un robot qui résout les problèmes de santé ou du quotidien est une bonne opportunité pour se faciliter l’existence, mais cela va devenir vite un cauchemar. Que les spectateurs se rassurent, le cauchemar est joyeux. Giulio Callegari met en scène une Blanche Gardin dans le costume de cette mère de famille totalement déjantée et hors norme, qui s’engage dans un road movie bourré d’humour où elle est censée retrouver sa fille qui a été placée, à force de passages à l’acte délinquant, sinon contestataires.
- Copyright TS Productions - Marianne Productions - 2025
Un monde merveilleux anticipe un monde qui pourrait devenir celui de demain, quand les machines auront supplanté définitivement les humains. On croyait la franchise Terminator appartenir au domaine de l’imaginaire, mais hélas, la planète risque de créer ses propres guerres en poussant l’Intelligence Artificielle trop loin. Le film invite dans un langage très joyeux à penser que ce que serait l’avenir technologique s’il continue de fabriquer des machines aussi poussées soient-elles. Le personnage de Max offre beaucoup de fraîcheur pour traiter une question aussi grave et inquiétante. Elle s’amuse des codes, dans des attitudes qui ne sont jamais vulgaires. Le parti pris décalé du personnage invite à faire preuve d’un esprit critique contre ce qui pourrait dans un futur proche transformer notre quotidien.
À côté du personnage principal, il y a le robot joué par Angélique Flaugère, bourrée de talent. La comédienne parvient à humaniser des gestes mécaniques, grâce entre autres à des dialogues savoureux et lumineux. Le long-métrage, justement pas trop long pour ne pas nuire au rythme nécessaire et surtout ne pas tomber dans la répétition et la routine, est un petit joyau d’écriture où chaque scène, chaque dialogue trouve sa juste place au moment à propos. On s’amuse beaucoup et l’humour n’est jamais forcé, d’autant quand on sait toute la difficulté de provoquer le rire chez les spectateurs. La comédie est peut-être l’un des arts les plus complexes au cinéma.
- Copyright TS Productions - Marianne Productions - 2025
Bref, Un monde merveilleux nous a ravis. Le plaisir de suivre cette escapade entre l’Île-de-France et la Bretagne où vivent la mère de famille et son compagnon mécanique, est évident. Le propos n’est jamais lourd, bien au contraire. Voilà un film qui ne se prend pas au sérieux tout en disant des choses sérieuses. Il est fort à prévoir que les spectateurs se déplaceront aux abords de l’été où chacun a besoin d’ensoleiller sa vie après les mois d’hiver. Justement, le long-métrage est une vraie belle occasion pour se changer la tête et se laisser aller à un rire franc et généreux.
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