Le 25 décembre 2025
Un documentaire touchant et sincère dans son traitement de la fascination pour la salle de cinéma et de la fragilité des liens communautaires.
- Réalisateur : Orkhan Aghazadeh
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Allemand
- Durée : 1h28mn
- Titre original : Kinomexanikin Qayidisi
- Date de sortie : 21 janvier 2026
- Festival : Festival des 3 Continents
L'a vu
Veut le voir
– Année de production : 2024
Résumé : Dans une région reculée des montagnes du Caucase, en Azerbaïdjan, Samid, réparateur de télévision, dépoussière son vieux projecteur 35mm de l’ère soviétique et rêve de rouvrir le cinéma de son village. Les obstacles se succèdent jusqu’à ce qu’il trouve un allié inattendu, Ayaz, jeune passionné de cinéma et de ses techniques. Les deux cinéphiles vont user de tous les stratagèmes pour que la lumière jaillisse de nouveau sur l’écran.
Critique : Réalisateur azerbaïdjanais ayant étudié le cinéma à Londres, Orkhan Aghazadeh est l’auteur de trois courts métrages. Son projet de long métrage de fiction The Prisoner avait été sélectionné par la Résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes 2021. Premier long documentaire du cinéaste, tourné dans le cadre d’une coproduction franco-allemande, Le retour du projectionniste a été montré dans plusieurs rencontres de cinéma dont le Festival des 3 Continents et Visions du Réel. Orkhan Aghazadeh nous invite à découvrir le projet, à la fois simple et déraisonné, d’un vieil homme et d’un étudiant : réouvrir le cinéma local dans le petit village d’une zone reculée des montagnes du Caucase. Samid, réparateur de télévision, avait été projectionniste à l’ère soviétique, tandis qu’Ayaz est un jeune cinéphile rêvant d’intégrer le monde du cinéma et de la vidéo. Les habitants du village, sceptiques et peu encourageants, finissent par les aider dans leur démarche. La volonté des deux hommes semble aboutir progressivement. Mais ils attendent avec impatience la livraison d’une lampe nécessaire à leur dispositif technique...

- © 2025 Survivance. Tous droits réservés.
Le retour du projectionniste est un joli film qui s’inscrit dans la lignée d’autres documentaires ayant abordé une thématique similaire, comme Desperate Square (2001) de l’Israélien Benny Toraty et Willaq Pirqa, the Cinema of My Village (2022) du Péruvien César Galindo. On suit avec intérêt l’obstination des deux protagonistes à mener à bien une entreprise que leur entourage juge futile, mais qui tentera de régénérer du lien social. Le réalisateur a déclaré à ce sujet dans le dossier de presse : « Pendant l’ère soviétique, le cinéma et le théâtre étaient une part essentielle de la vie. Il y avait des clubs où les gens projetaient des films, jouaient des pièces, se réunissaient. Après la chute du communisme, tout cela a cessé. Les bâtiments sont encore là, mais à présent, ils ne sont utilisés qu’occasionnellement, pour des fêtes ou des réunions administratives. Il n’y a pas d’activité culturelle régulière. La vie dans ces villages de montagne est solitaire et mélancolique, surtout pour l’ancienne génération, qui se souvient encore de comment c’était avant. Quant aux jeunes, ils ne ressentent pas le manque de ce qu’ils n’ont jamais eu. »

- © 2025 Survivance. Tous droits réservés.
Pour autant, Le retour du projectionniste évite toute nostalgie déplacée à l’égard d’une période totalitaire, le phénomène observé étant d’ailleurs identique dans les pays occidentaux, et quelques images d’actualité sur Poutine révélant une vision critique indéniable de l’impérialisme russe. Hymne au savoir-faire artisanal et à la communion artistique, Le retour du projectionniste est également le touchant portrait d’un homme endeuillé par la perte de son enfant et qui trouve peut-être un fils de substitution en la personne ce jeune vidéaste enthousiaste. Mais là encore, le réalisateur évite un autre piège, celui du sentimentalisme, et ne souhaite pas faire de son film un Cinema Paradiso azerbaïdjanais. On regrettera juste la fausse spontanéité de certaines séquences, inhérente au genre du « documenteur », dans un film pourtant sincère, qui fait écho au récent Imago quant à son traitement de la fragilité des liens communautaires. On recommandera donc sans hésitation cet hymne à l’amour de la salle de cinéma.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.



















