Le 11 novembre 2025
- Auteur : Laura Vasquez
- Editeur : Éditions du sous-sol
- Genre : Fiction
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 21 août 2025
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Ce livre n’est pas un roman, c’est une vision. Une vision du monde, qui aurait appris des penseurs avant elle, et dont l’ensemble se fond dans la poésie. À la fois léger et profond, amusant et réflexif, le texte de Laura Vasquez se remarque, là où elle prétend simplement observer.
Résumé : Une jeune femme désespérée nous propose un voyage introspectif d’apprentissage, telle une Alice des temps modernes qui chute dans le terrier de ses divagations.
Critique : « Les heures étaient longues dans mon enfance, mais je ne me suis pas tuée. » Ce personnage, qui n’a pas de nom, nous livre sur près de trois cents pages ses impressions du monde, comprenant dès son enfance que « Tout le monde ment », comme le titre son premier chapitre, où jusqu’à la fin elle se dit que « la terre est bonne ». Tout le roman est une odyssée contemporaine avec une vision tout à fait singulière, celle d’une autrice qui sait enchanter le monde, puisqu’elle a obtenu le prix Goncourt de la poésie en 2023, pour l’ensemble de son œuvre jusqu’alors.
Les mensonges qu’elle décèle, ce sont ceux de ses parents, de sa tante et de son cousin, de la caissière qui essuie une larme pendant qu’elle travaille dans une indifférence remarquable. Tout ceci résulte d’une puissance d’observation dont seuls les enfants semblent capables, poussés par leur étonnement du monde, sans la charge mentale du quotidien des adultes, sans conscience que le temps n’est pas infini.
Pourtant son récit convoque de grands auteurs, comme Rousseau, Simone Weil ou Kierkegaard, à travers des citations qui agrémentent le texte, le ponctuant, lui enlevant alors toute légèreté de l’instant présent.
Quand elle est adolescente, le cadre du monde s’élargit et un peu plus. La narratrice fait une rencontre ; elle retrouve donc une amie dans un bar, qui devient son terrier telle Alice au Pays aux Merveilles : au fur et à mesure que ses pensées lui surviennent, on tombe dans le surréaliste, qui n’est pourtant pas dénué de sens, comme pour mieux illustrer un environnement trop violent pour être regardé avec recul. On y retrouve des femmes, occupées à débattre tout en buvant, ou bien une dame obèse, qui peut lui servir de guide spirituelle, dans le voyage qu’elle vient d’entreprendre.
Là, elle découvre la liberté de s’exprimer, la sexualité, mais s’approche aussi des morts, dans l’idée de mieux comprendre la vie. Ces initiations la perdent dans ses pensées, mais lui ouvrent aussi les yeux, sur les misères du monde, la société et ses injustices, mais aussi sur les choix qu’il lui faut faire : poursuivre le chemin, s’éloigner de cette maison des morts pour découvrir des sectes, autrement dit d’autres pensées, tout aussi loufoques les unes que les autres.
On ne comprend pas toujours pas mais on suit le flot des pensées. La lecture peut s’opérer par bribes, comme une rêverie dans laquelle on replonge, sans perdre le fil mais sans pour autant connaître la destination finale.
Le roman prend une autre tonalité avec ce chapitre fantasque, qui interroge les croyances et les certitudes, mais aussi le champ des possibles. Il y a ceux qui récitent les verbes ÊTRE et VIVRE tout au long de la journée, la secte de l’absolue non-certitude (celle de la post-vérité ?) et d’autres qui se prosternent devant le geste de se passer la main sur la tête. Dans l’onirisme de ces descriptions, on saisit bien l’ambiance de flou, mais aussi qu’il ne s’agit que d’un passage, et que la narratrice va avancer. Elle n’est que de passage, observe, ressort, poussées par les forces de ses rencontres, sans chercher cependant à les comprendre.
Paradoxalement, ce roman est un roman d’images, où l’on se perd à imaginer, à penser, à divaguer. La lecture pousse à avancer sans véritablement comprendre, où les citations de grands penseurs apparaissent comme des repères sur notre chemin, dont on ne connaît pas véritablement la destination.
304 pages
22.50 € ou 14.99 en ebook
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