Le 13 mai 2025
Cette gentillette comédie romantique demeure bien loin des attentes d’un film d’ouverture de festival, a fortiori celui de Cannes. Une œuvre cousue de fil blanc aux faux airs de comédie musicale.


- Réalisateur : Amélie Bonnin
- Acteurs : Dominique Blanc, François Rollin, Tewfik Jallab, Bastien Bouillon, Juliette Armanet
- Genre : Comédie dramatique, Musical, Comédie romantique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 13 mai 2025
- Festival : Festival de Cannes 2025

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– Festival de Cannes 2025 : Sélection officielle, Hors compétition, Ouverture
Résumé : Alors que Cécile s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père. Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent…
- © Festival de Cannes 2025
Critique : Cécile est enceinte, en plus d’être une grande cheffe, récompensée à une célèbre téléréalité, et qui s’apprête à ouvrir son restaurant gastronomique avec l’homme qui partage sa vie. Jusqu’ici tout va bien. Son existence est heureuse, avec surtout beaucoup de travail, de rêves et d’ambitions professionnelles. Mais les choses basculent quand la santé de son père la ramène sur ses terres d’enfance, où, non seulement elle va retrouver ses parents vieillissants qui feraient bien mieux de fermer leur restaurant de routier, mais surtout un camarade de collège qui va la faire douter de son avenir de mère et de compagne.
Voilà en quelques mots le synopsis d’une comédie romantique absolument convenue, où tous les évènements qui se succèdent sont totalement attendus. Heureusement, les acteurs, et essentiellement l’interprète Juliette Armanet, ponctuent le scénario de reprises de chansons, à la façon peut-être d’un long-métrage de Christophe Honoré ou d’Alain Resnais. Sauf qu’ici, à regret, aucune des chansons n’est originale, et surtout elles n’ont pas la fraîcheur et la légèreté des Chansons d’amour et encore moins d’On connaît la chanson. Les récitatifs qui s’insèrent entre les scènes dialoguées semblent même sans saveur, ne rajoutant pas grand-chose au récit, sinon de justifier la première participation de Juliette Armanet à un film de cinéma.
- © 2025 Pathé Films. Tous droits réservés.
Non, vraiment Partir un jour ne soulève pas les foules. Le récit est d’une totale prévisibilité, avec des choix narratifs pour le moins artificiels. On pense à la compagne attitrée du copain de collège qui est sage-femme, ce qui tombe tout à fait bien avec la grossesse de Cécile ! Les protagonistes apparemment quarantenaires sont d’une immaturité effarante, ce qui les rend ni attachants, ni drôles. On se croirait parti dans un mauvais souvenir de lycée où les garçons font vrombir leur moto, et les filles cancanent entre elles. La fiction accumule ainsi des images stéréotypées qui ont le goût d’un déjà-vu au cinéma.
Alors que dire de l’interprétation ? Pas grand-chose sinon que tous peinent à valoriser leur talent avec un scénario aussi faible. La grande Dominique Blanc s’épuise dans le rôle d’une cuisinière médiocre n’arrêtant pas de se disputer avec son mari malade qui s’obstine à maintenir ouvert un restaurant de routiers peu rentable. Elle rêve de partir en Italie à bord du camping-car où elle fume depuis sa fenêtre ouverte. On est en droit d’attendre des films plus écrits et aboutis, et ce personnage somme toute d’une grande banalité n’est absolument pas émouvant. Quant à Juliette Armanet, elle ne semble pas à l’aise en actrice de cinéma, ses gestes, ses larmes, ses rires semblant tirés d’un clip musical dont elle est experte. Seul peut-être Bastien Bouillon sauve la mise dans la peau de cet ex-camarade d’école qui manifestement n’a pas grandi depuis ses années collège.
- © 2025 Pathé Films. Tous droits réservés.
Amélie Bonnin réalise son premier long métrage de fiction, ce qui d’emblée nous pousse à une certaine indulgence. Il y a un grand risque que de mettre à l’honneur à Cannes une pareille œuvre qui globalement ne démérite pas, mais souffre de maladresses dans la mise en scène qui s’expliquent par le manque d’expérience cinématographique de la réalisatrice. À ces problèmes s’ajoute une véritable ambiguïté quant au statut des chansons. Les comédiens expliquent qu’il ne s’agit pas d’une comédie musicale, au sens de matériel sonore qui aurait été rajouté au moment du montage du film. En occurrence, certes le micro enregistre l’amorce de chansons par les comédiens pendant les prises, mais en réalité, leur prestation s’évapore dans une bande-son externe qui met fin à la volonté d’authenticité du long-métrage. Partir un jour constitue un premier banc d’essai qui, sous les feux de Cannes, sera éclipsé par d’autres films.
- © Pathé Distribution
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