Les écrivains d’aVoir-aLire
Le 12 janvier 2005
Une écriture en rafale qui ne laisse pas souffler une seconde. Un road-movie qui essaie de nous perdre pour mieux nous accrocher.
L'a lu
Veut le lire
Un classement à part, pas de notation, un ton un peu différent puisque nous chroniquons, dans cette rubrique des "Écrivains d’aVoir-aLire", des auteurs que nous connaissons (trop) bien et que nous apprécions en tant qu’amis et confrères au sein de la rédaction de notre magazine.
Vous les connaissez, vous connaissez leurs goûts... Nous, on ne veut pas vous influencer, mais si vous aimez les mêmes livres qu’eux, vous aimerez aussi leur livre.
Non, Thibault, c’est pas loyal. Pas loyal de nous faire des romans comme ça, et de nous laisser, comme des loques, la dernière page tournée, face à nous-même dans un monde qui pourrait bien ressembler à celui de ton idiot. Une écriture en rafale qui ne laisse pas souffler une seconde, des road-movies aux allures de cavale qui essaient de nous perdre pour mieux nous accrocher, une trajectoire qui va droit dans la cible, même si l’histoire a parfois l’air de filer dans les no-man’s land de la raison. Avec Chlore, tu nous avais déjà fait baigner dans l’eau de Javel enraisinée, au bout de la lunette d’un Uzi mitrailleur manié par un Copernic qui ne tournait pas très rond. Ce coup-ci, c’est dope et taze à tous les étages, entre deux virées sur l’autoroute pour collectionner les points Esso. Un petit Denis qui n’a jamais eu de maman, qui est né dans une bassine et qui gave des volailles dans un Jesusland, et Roger qui mène la danse, qui fait la pluie et le beau temps, la défonce et la descente, l’inconscience collective. Tout le monde s’agite autour d’un gros tas de fumier, l’origine du monde, puisqu’on ne peut pas passer sa vie à toucher les étoiles et même Roger, parfois, il redescend. Parce que le fumier, finalement, il suffit de bien le remuer pour trouver ce qu’on cherche et il paraît même que par-dessus, on peut voir pousser des fleurs multicolores.
Alors, Thibault ? Je fais quoi, maintenant, avec mon petit bouquet ?
Thibault Lang-Willar, Trajectoire de l’idiot, Denoël, 2005, 250 pages, 17 €
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