Le 3 mai 2021
Fin du XIXe siècle : un jeune homme pauvre et arrogant poursuit ses études d’ingénierie à Copenhague. Une saga passionnante, mais un peu trop sage, retraçant le destin d’un jeune ambitieux.
- Réalisateur : Bille August
- Acteurs : Esben Smed , Katrine Greis-Rosenthal , Tommy Kenter , Julie Christiansen
- Genre : Drame
- Nationalité : Danois
- Distributeur : Netflix
- Durée : 2h48mn
- Titre original : Lykke-per
- Date de sortie : 20 août 2018
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Résumé : Peter Sidenius (Esben Smed), ayant choisi des études scientifiques au détriment de la théologie, est banni du foyer familial par son père, pasteur. A Copenhague, il vit chichement dans un grenier aménagé. Il conçoit un système de gestion de l’eau par des éoliennes. Il croise par hasard Ivan Salomon (Benjamin Kitter), connu comme étant le fils d’une riche famille juive. Il va s’arranger pour sympathiser avec lui, afin d’être introduit dans le cercle familial.
Critique : Une nouvelle fois, le cinéaste danois Bille August adapte un roman marquant de la littérature mondiale, après, entre autres, Martin Andersen Nexø pour Pelle le conquérant ("Pelle Erebreren", 1987), Isabelle Allende avec La maison aux esprits ("Das geisterhaus", 1994), ou encore Les Misérables de Victor Hugo (1998).
Le réalisateur est l’un rares à avoir été récompensé deux fois de la Palme d’or du Festival de Cannes pour Pelle le conquérant en 1988, puis Les meilleures intentions ("Den goda viljan") en 1992.
Cette fois, il choisit Pierre le chanceux (Lykke-Per, 1904), une œuvre en partie autobiographique de son compatriote Henrik Pontoppidan, par ailleurs prix Nobel de littérature en 1917.
Le récit va suivre le destin de Peter Sidenius, jeune homme pauvre, aussi extrêmement talentueux qu’ambitieux. Il va jeter son dévolu sur la famille Salomon dans son ensemble, devenant ami avec le fils, pris sous l’aile bienveillante du père, complice avec l’oncle, et charmeur avec les deux filles.
On comprend très vite qu’il met peu de sentiments dans ces différentes relations. Il ne montrera pas plus de compassion quand on l’informera de la grave maladie qui touche son père, et refusera de lui tendre visite.
Peter est chanceux. Tout du moins, c’est ce que plusieurs personnes de son entourage lui affirment. La vie lui sourit : il est bien fait de sa personne, intelligent et bien élevé et i s’avère très inventif dans son domaine. Son choix de tout miser sur la famille Salomon lui permettra-t-il d’assouvir ses grandes ambitions ?
La mise en scène classique, mais précise, de Bille August s’attache au long parcours de ce jeune homme sympathique, quoique trop arrogant, qui pense avoir le monde à ses pieds, sûr des énormes qualités de son invention. Il y a du Balzac ou du Zola dans ce destin qui n’évoluera peut-être pas selon les souhaits de Peter. Le plus grave sera probablement qu’il ne verra pas, ou alors trop tard, l’amour véritable et désintéressé que lui voue la fille aînée des Salomon.
Sûrement un peu trop compassé, le long métrage propose un récit tout à fait passionnant, doté d’une belle reconstitution et d’une distribution exemplaire.





















