Big Guns (Les grands fusils) - Duccio Tessari - critique

Critique : Alain Delon, également producteur ici, reprend les attributs du personnage de solitaire en marge de la société qu’il a imposé et largement développé depuis Le samouraï de Jean-Pierre Melville (1967). Arzenta, bien que marié et père d’un petit garçon, reste économe de ses mots, ne partage rien avec son entourage et demeure même une énigme pour ses "employeurs" qui œuvrent dans de nombreux pays. Mais quand il leur apprend qu’il a décidé de prendre sa retraite, ces derniers, par sécurité, vont décider de l’éliminer. Le problème, c’est que ce n’est pas lui qui se trouvera dans sa voiture piégée quand celle-ci explosera...

Dans le pur style des films de gangsters italiens poliziottesco, Duccio Tessari réalise un polar à la distribution cosmopolite, certes très classique, mais d’une belle efficacité : Arzenta, qui a toujours un coup d’avance, réussira t-il à se débarrasser de ses implacables donneurs d’ordre ?
Meurtres exécutés froidement, poursuites automobiles et échanges à mots couverts mais lourds de conséquences, sans être originaux, n’en sont pas moins tout à fait efficaces.

Ce film de genre tout à fait honorable, fait principalement pour mettre en valeur Alain Delon, permet néanmoins quelques belles prestations dans les rôles secondaires : notamment l’Américain Richard Conte, chef mafieux faussement empathique ; le Français Roger Hanin, détestable à souhait ; et les Italiens Umberto Orsini, gangster qui se comporte comme un fonctionnaire zélé, et Carla Gravina, rare visage féminin du film, dans un personnage bien maltraité, mais qui tire néanmoins son épingle du jeu.