Elle a seize ans, un enfant à élever, et vit chez sa mère. Son bébé, c’est Smokey. Un accident, au cours d’une soirée. Jesse, le père, habite dans une famille aisée. Elle ne lui a jamais avoué la vérité, et pour cause. Ils ne se sont jamais revus depuis. Obligée d’arrêter le lycée, Raven a pourtant la rage de réussir. Les embûches ne manquent pas. Elle est noire, vit dans une cité défavorisée de Brooklyn. Aïcha, sa meilleure copine, lui tient compagnie. Elle est dans la même situation mais préfère vivre de ses allocations plutôt que de chercher une vraie solution. Sur les conseils de sa grande soeur, Raven va tenter le tout pour le tout en s’inscrivant à un concours avec, à la clé, une bourse d’étude pour l’université.

Le destin de Raven aurait pu être traité de manière beaucoup plus sombre. L’auteur a pris le parti de transformer ce personnage en une formidable lueur d’espoir, combattant avec hargne les difficultés liées à sa condition sociale. Reproduisant le même schéma que sa mère, Raven refuse pourtant la fatalité et, à l’occasion d’une rencontre fortuite avec le père de son enfant, elle saisira l’occasion pour renouer le contact. Janet McDonald a construit un récit très axé sur les dialogues, le rendant ainsi authentique et plaisant. Raven est une ado qui a le sens des responsabilités et la tête sur les épaules, et qui se bat jusqu’au bout pour démontrer à ceux qui se contentent de juger les apparences qu’elles sont parfois trompeuses. Evidemment, rien n’est gagné d’avance. Mais Raven possède tous les atouts de la réussite dans sa manche !

Janet McDonald, Brooklyn babies (Spellbound, traduit de l’américain par Natalie Zimmermann), Editions Thierry Magnier, 2003, 181 pages, 8,50 euros
A partir de 14 ans