Cœurs - Alain Resnais - critique

Critique : Cœurs, bel exemple du film choral, nous fait suivre les destins sentimentaux de sept personnages en quête d’un nouvel épanouissement. Thierry est secrètement amoureux de sa collègue Charlotte (Sabine Azéma), qui passe ses soirées à regarder une émission religieuse. Nicole sent que Dan, militaire déchu, lui échappe en se réfugiant dans l’alcool. Ce dernier se confie tous les soirs à Lionel (Pierre Arditi), barman dans un établissement chic. Gaëlle (Isabelle Carré), la sœur de Thierry, cherche l’âme sœur par petites annonces. Charlotte va prêter à Thierry un enregistrement de son émission préférée en la lui recommandant chaudement. D’autre part, elle complète son activité en étant aide à domicile le soir. C’est ainsi qu’elle va rencontrer Lionel pour s’occuper d’Arthur, son père malade (Claude Rich que l’on ne verra jamais, mais que l’on entendra beaucoup...râler !)

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Bien que toutes les scènes se passent en intérieur, il fait froid et il ne cesse pas de neiger tout le long de ce récit au ton mi-figue, mi-raisin. Avec ses airs de légèreté, il nous montre des personnages seuls, inquiets, cachant leurs failles, avec en filigrane une idée de l’ironie de la vie.

Alain Resnais adapte de nouveau le dramaturge britannique Alan Ayckbourn après Smoking/No smoking (1993), avec cette fois le concours de Jean-Michel Ribes. Il nous offre un chassé-croisé élégant et mélancolique où il fait se confronter ses acteurs fétiches, Sabine Azéma, André Dussollier et Pierre Arditi et Lambert Wilson à un nouveau duo féminin composée d’Isabelle Carré et Laura Morante. Quant à Claude Rich, qui a déjà croisé le cinéaste, il ne nous offre que sa voix venue d’une chambre où il est cloué au lit : celle d’un vieillard acariâtre et grossier qui n’a plus de filtre.

Alain Resnais ou le plaisir renouvelé de sa petite musique...