Hedra – Jesse Lonergan – la chronique BD

Critique : Expérimentation graphique en grand format (25,2x34,1 cm) venue des États-Unis, Hedra correspond parfaitement à la ligne éditoriale de Métal Hurlant époque Moebius. L’originalité graphique du récit a valu à Hedra d’être nommée aux Eisner Awards au moment de sa publication aux États-Unis, chez Image Comics, en 2020. Ce récit muet est un space opera total dont la narration – assez fluide au demeurant – passe essentiellement par un découpage inspiré des bande dessinées de Chris Ware, qui multiplie le nombre de cases. La forme de l’album s’adapte également aux besoin du récit : pour représenter l’infini de l’espace, il faut de la place et l’on ressent bien cette sensation d’immensité en parcourant les planches de Lonergan. S’il implique aussi une rencontre avec des créatures humanoïdes hostiles et donc quelques scènes de bagarres, le récit s’avère poétique au moment de la rencontre entre l’astronaute humaine et la créature stellaire. Jesse Lonergan laisse d’ailleurs une certaine part importante d’interprétation à son lecteur.

Jesse Lonergan / Les Humanoïdes associés

Comme souvent dans les récits expérimentaux, on pourra toutefois regretter que la forme du récit prenne le pas sur le fond, dans la où l’intrigue s’avère assez convenue. Ce n’est peut-être là l’essentiel, tant l’objet vaut le détour par lui-même et que l’on reste intrigué par certaines séquences dans l’espaces. En définitive, Hedra s’avère un voyage dépaysant, qui renoue avec la tradition avant-gardiste de Métal Hurlant.

Jesse Lonergan / Les Humanoïdes associés