L’ami de mon amie - Éric Rohmer - critique

Critique : Les deux jeunes femmes vont se rencontrer régulièrement au gré de leurs voyages en RER pour aller travailler à Paris. C’est ainsi que Léa va finir par présenter à Blanche son compagnon Fabien (Éric Viellard), sportif adepte de la planche à voile. Toutes deux vont aussi faire la connaissance d’Alexandre (François-Éric Gendron), un beau parleur, séducteur un peu trop sûr de lui.

Pour ce sixième et dernier volet de son cycle "Comédies et proverbes", le cinéaste nous propose une comédie sentimentale, qui lorgne malicieusement vers le vaudeville, en la situant quasi exclusivement dans des lieux ultra-modernes (pour l’époque) d’une ville nouvelle. Ce choix apporte un étonnant décalage entre une histoire éternelle de quiproquos amoureux et un univers aux airs futuristes.

Ce marivaudage solaire joue aussi beaucoup sur le choix des couleurs, notamment dans les vêtements des personnages, judicieusement complémentaires, et qui sont toujours en accord avec le moment. Cette illustration des jeux de l’amour et du hasard se suit avec gourmandise comme un petit exercice de patience où, on l’imagine, toutes les pièces vont finir par trouver leur place.

Avec bonheur et plein d’espoir, se clôt ce beau et malicieux cycle, présentant presque uniquement des histoires de jeunes gens, alors qu’initié par un cinéaste, qui atteindra ses soixante-six ans à la fin de ce dernier opus. C’est unique en son genre (à part peut-être le cas de Robert Bresson pour ses derniers films).