Le piège - André de Toth - critique

Critique : Cette tranche de vie familiale anodine montre néanmoins un homme lassé de son travail, totalement désabusé et adepte du mot ironique qui fait mouche.
Il entretient des liens très étranges avec un détective privé énigmatique, J.B. McDonald (Raymond Burr), qui enquête pour le compte de la compagnie. Un jour, ce dernier ayant retrouvé une cliente indélicate, Mona Stevens (Lizabeth Scott), incite Forbes à lui rendre visite.

C’est le début d’un infernal engrenage qui va se dessiner autour du courtier qui, pour le coup, sortira de sa routine quotidienne.

André de Toth, cinéaste hollywoodien d’origine hongroise, était un spécialiste des films de série B des années 1940 et 50 principalement. Ces derniers sont d’une telle qualité que l’on ne cesse de le redécouvrir de nos jours. Plutôt versé dans le western, il a quand même touché à presque tous les genres, et notamment avec ce film noir intense et sans temps mort. Le héros est bien flegmatique comme il se doit, la contrevenante est bien entendu une femme fatale (Lizabeth Scott qui semble être une "déclinaison" de Veronica Lake) ; et nous trouvons un méchant bien corsé, campé par Raymond Burr, sorte d’armoire à glace à l’aspect placide, aussi intelligent que cruel, pervers et obsédé.

Une petite pépite du film noir américain, à découvrir : efficace et sans prétention.