Le 25 décembre 2025
Film d’horreur qui exploite pleinement ses codes esthétiques et narratifs, Primate demeure parfaitement cohérent avec la tradition qu’il revendique.
- Réalisateur : Johannes Roberts
- Acteurs : Kevin McNally, Troy Kotsur, Johnny Sequoyah, Jessica Alexander
- Genre : Épouvante-horreur, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Durée : 1h29mn
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 21 janvier 2026
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Résumé : Le film suit un groupe d’amis dont le séjour idyllique sur une île lointaine dégénère en un affrontement bestial.
Critique : C’est dans un cinéma d’horreur frontal, joueur, efficace et fait pour l’expérience de salle, que le réalisateur britannique Johannes Roberts s’épanouit. Primate coche clairement les attentes d’un public amateur de survival gore, de dérapages adolescents, de films hybrides, situés quelque part entre Cabin Fever et La Planète des singes — mais avec une dimension bien plus animale que le premier, et une violence nettement plus graphique que le second.
Le film assume surtout une physicalité que l’on voit rarement poussée aussi loin dans ce registre. Les affrontements ne sont pas de simples situations de victimes acculées : les personnages ripostent, se battent, et le film tire son énergie de cette escalade continue. Cela le rend plus divertissant que nombre de survivals où la mécanique se limite à « un coup, une mort ». Ici, l’opposition est réelle, brutale, portée jusqu’à son paroxysme.

- © Paramount Pictures
Reste un point qui agacera certains : comme souvent dans les teenage movies américains, les protagonistes manquent cruellement de lucidité. Mais c’est aussi ce qui fait tenir l’histoire. Le long métrage repose sur un pacte tacite avec le spectateur : accepter que ces décisions discutables créent les rebondissements, permettent de générer les dangers, et nourrissent cette tension propre au genre où la question n’est pas tant « que va-t-il se passer ? » mais plutôt « quand cela va-t-il frapper ? ». Ce que Primate assume, même lorsque le rapport de force semble en faveur du groupe — qui peine pourtant à s’en sortir face à un adversaire unique, plus petit, mais féroce. En filigrane, le film laisse même affleurer une idée, simple mais troublante : ce que l’on tente de domestiquer finit toujours par se rappeler à sa nature. Le récit glisse alors, plus ou moins volontairement, une interrogation sur les limites et les dérives du contrôle que l’humain impose aux animaux.
Cette logique a parfois une contrepartie : quelques séquences s’étirent, cherchent une intensité qu’elles n’atteignent pas toujours, et ralentissent brièvement la progression. Si les personnages prenaient de meilleures décisions, l’histoire n’aurait plus raison d’être ; c’est le jeu, et il peut rendre certains passages relativement crédibles. Mais pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un film d’horreur qui exploite pleinement ses codes esthétiques et narratifs, Primate demeure parfaitement cohérent avec la tradition qu’il revendique — y compris dans son utilisation des règles du genre popularisées par Scream - qu’il reprend tout en y ajoutant la dose d’originalité suffisante pour relancer l’attention du spectateur

- © Paramount Pictures
Finalement, Primate fonctionne parce qu’il parle directement au plaisir du public. On sursaute, on rit nerveusement, on assiste à des moments véritablement trash, et l’ensemble gagne clairement en puissance quand il est vu sur grand écran. C’est là que l’expérience prend tout son sens : dans l’immersion, la physicalité, et cette manière très instinctive d’entraîner le spectateur dans un affrontement sans filtre. Pour qui cherche un divertissement horrifique assumé et généreux, il n’y a aucun doute : il délivre exactement ce qu’il promet.
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