Le 1er novembre 2025
Cette production américano-canadienne est une réussite du film d’horreur, entre tradition et modernité, bénéficiant du savoir-faire du réalisateur hongrois Peter Medak.
- Réalisateur : Peter Medak
- Acteurs : Melvyn Douglas, George C. Scott, Trish Van Devere, John Colicos, Jean Marsh, Eric Christmas, Barry Morse, Roberta Maxwell, Madeleine Sherwood, Helen Burns, Frances Hyland
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain, Canadien
- Distributeur : Splendor Films , S.N. Prodis
- Durée : 1h45mn
- Reprise: 29 octobre 2025
- Box-office : 257.543 entrées entrées France
- Titre original : The Changeling
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 29 octobre 1980
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– Reprise en version restaurée : 29 octobre 2025
Résumé : Suite au décès tragique de son épouse et de sa fille dans un accident de voiture, John Russell, pianiste et professeur de musique, accepte un poste d’enseignant à l’université de Seattle. Il emménage alors dans une maison inhabitée depuis douze ans et dans laquelle d’étranges phénomènes ne tardent pas à se produire.
Critique : Production américano-canadienne, The Changeling connaît une certaine notoriété Outre-Atlantique, mais reste relativement méconnu en France. L’œuvre remporta trois Genie Awards (les Oscars canadiens) dont celui du meilleur film. Son réalisateur, Peter Medak, ne fut même pas nommé… Ce solide artisan, d’origine hongroise, connut une existence tourmentée, entre confrontation au nazisme et drame personnel (le suicide de sa première épouse), au cours d’une carrière marquée essentiellement par le tournage de séries télévisées, en Angleterre et aux États-Unis. The Changeling fait partie de la quinzaine de films qu’il a réalisés pour le cinéma, et demeure sans doute son meilleur. John Russell, musicien et universitaire, est ravagé après la mort accidentelle de son épouse et de sa fille. Il accepte d’être logé dans une grande bâtisse où se dérouleront des événements étranges, peu rationnels... Le scénario a été coécrit par William Gray et Diana Maddox, d’après une histoire de Russell Hunter : il est donc difficile de voir dans le personnage central un alter égo du cinéaste, comme d’aucuns l’ont affirmé, bien qu’il soit possible que Medak ait accepté la commande en raison d’un script auquel il a fortement adhéré. Le récit semble au carrefour de deux tendances du film d’horreur, que l’on pourrait qualifier, par commodité, « classique » et « moderne ».

- © Splendor Films
D’une part, la première partie est davantage dans le registre de la suggestion, en écho aux productions RKO des années 1940 : une note de piano, une chaudière défectueuse ou une porte qui se ferme font monter la tension en donnant la piste d’une présence occulte, ce dont le spectateur ne doute nullement. De La maison du diable (The Haunting, 1963) de Robert Wise au récent Presence de Steven Soderbergh, le fantôme hors champ a été à l’origine de bien des réussites. D’autre part, The Changeling glisse ensuite vers une veine davantage expressive : on songe ainsi à La malédiction (The Omen, 1976) de Richard Donner et autres œuvres de cette mouvance, avec toutefois une modération dans le montage (les cris d’un enfant en danger) et un refus du gore à proprement parler. Le public cinéphile pensera aussi, tout au long de la projection, à d’autres pépites du suspense, antérieurs ou postérieures à The Changeling : une recherche historique sur une tragédie familiale s’étant déroulée dans la même ville convoque Vertigo, quand une montée de marches pour atteindre une pièce dangereuse fait écho à Psychose, tandis qu’une séance tendue de spiritisme annonce Les autres.

- © 1980 Chessman Park Productions
Les épaules de Peter Medak sont peut-être trop frêles pour faire la jonction entre Hitchcock et Amenábar : il n’empêche que The Changeling est une authentique réussite narrative, qui culmine avec la découverte d’un puits maudit au-dessus duquel a été construite une maison. La mise en scène est cohérente avec la tension qui se dégage de l’histoire : des mouvements d’appareil à la fois sobres et vertigineux aux effets sonores contrastés (l’enregistrement de la conversation avec l’au-delà), l’art de Peter Medak ne donne pas dans l’esbrouffe. Le cinéaste est bien épaulé par ses collaborateurs artistiques et des interprètes jouant le jeu avec conviction. C’est particulièrement le cas de George S. Scott (Patton) et Melvyn Douglas, aussi acariâtre que dans Le locataire. Une version restaurée est proposée par Splendor Films en 2025, sous le titre original seulement : le distributeur initial avait en effet sorti le film sous le titre français L’enfant du diable, inapproprié.
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