The Nest - Sean Durkin - critique

Critique : Sean Durkin, dont c’est seulement le deuxième long métrage, fait preuve ici d’une belle maîtrise dans sa mise en scène.

Dès les premières minutes, une tension s’installe au sein de la belle maison américaine. Dans une ambiance feutrée, Rory, qui semble ailleurs, exécute les gestes familiers d’une façon mécanique : ainsi, peut-on évoquer le café qu’il vient servir chaque matin, cérémonieusement, à Allison qui dort encore. Et puis, tout s’accélère quand il va bouleverser cet ordre bien établi en emmenant toute sa famille en Grande-Bretagne. Comme dans la chronique d’un drame annoncé, Rory ira de déconvenues en échecs qui vont durement impacter cette famille pourtant si unie.
Le cinéaste, responsable aussi du scénario, après avoir installé l’univers de cette famille recomposée presque modèle, fait voler en éclats tous ses codes en la déplaçant en Angleterre, où rien ne va se passer comme prévu. Il réussit une belle prouesse en décrivant minutieusement, à travers plusieurs lieux, la nuit qui va clôturer le récit, avec un beau suspense qui va aller crescendo.
Jude Law, impeccable, campe un personnage a priori plutôt antipathique à qui il donne une humanité presque pathétique. Carrie Coon est assez phénoménale dans un personnage qu’elle interprète avec une intensité que n’aurait pas reniée Cate Blanchett, à qui elle ressemble physiquement.

Le film vient de faire un carton au festival du cinéma américain de Deauville, en y remportant pas moins de trois trophées : Grand prix, Prix de la Révélation et Prix de la Critique Internationale.