Les Palmes d’or
Le 10 juin 2009
Avec Viridiana, Luis Buñuel atteint les sommets de son art.
- Réalisateur : Luis Buñuel
- Acteurs : Silvia Pinal, Fernando Rey, Francisco Rabal, Margarita Lozano, Lola Gaos
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Espagnol
- Durée : 1h30mn
- Reprise: 10 juin 2022
- Date de sortie : 4 avril 1962
- Festival : Festival de Cannes 1961
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Résumé : Viridiana va bientôt rejoindre le couvent. Elle vient une dernière fois saluer son oncle, riche bourgeois, avant d’aller prononcer ses vœux. Troublé de retrouver chez sa nièce les traits de sa femme défunte, l’oncle use d’un stratagème pour la droguer et abuser d’elle, afin de la contraindre à l’épouser. Rongé par le remord, il se donne la mort. Héritière du domaine avec son cousin, Viridiana renonce au cloître et décide de consacrer sa vie et sa propriété aux pauvres...
PALME D’OR, Cannes 1961
Critique : Né en Aragon, terre de fanatisme religieux, Luis Buñuel rejoint Madrid dix-sept ans, et y côtoie Dali et García Lorca. Le mouvement surréaliste l’encense à Paris, à la sortie d’Un chien andalou, son premier film. Avec L’âge d’or, ses positions farouchement antifascistes lui attirent des problèmes. Ses autres travaux, souvent inspirés par ses traumatismes de jeunesse face à la morale castratrice de l’Église ou les brimades de la société bien-pensante, susciteront régulièrement des remous.
Avec Viridiana, Luis Buñuel atteint les sommets de son art. On y retrouve ses thèmes de prédilection, son goût de la provocation, sa manière de bousculer l’ordre établi. Le fétichisme ou l’inceste, l’hypocrisie de l’Église, la bourgeoisie suffisante, la bestialité populaire, tout y est. García Lorca chaque fois, les structures physiques ou morales bâties par l’homme pour cadenasser ses dérives cèdent aux assauts de ses propres pulsions animales. À ce titre, la bacchanale finale des villageois, entrés par effraction au château, reste inoubliable. Lors de sa projection au festival de Cannes, en 1961, le film fit scandale. Et plus encore lorsque la Palme d’or lui fut remise. Le Vatican, comme Franco, jugèrent le film blasphématoire. En Espagne, les copies du film furent saisies et le directeur de la cinématographie fut licencié sur le champ.
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