Critique

LIVRE

Le consentement - la critique du livre

Le 2 janvier 2020

Plus que le poignant témoignage sur un traumatisme, Le consentement est le livre par lequel Matzneff est enfin saisi. Les mots de Vanessa Springora, ajustés au réel, sont une réponse stylistique à celui qui se prend pour la littérature et lui donne tous les droits.

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  • catdef 2 janvier 2020
    Le consentement - la critique du livre

    Je viens de finir ce livre , dont j’attendais la sortie . Je suis si triste de cette vie bousillée , qui fait écho aux abus dont j’ai été victime et qui m’ont moi aussi bousillée . Comme il faut du temps et de l’energie pour se sortir de là , pour vivre quand meme ! Je ne peux qu’avoir de la tendresse pour V. cette soeur d’infortune et pas de mot pour decrire mon horreur de GM

  • fest 3 janvier 2020
    Le consentement - la critique du livre

    Tout au long delà lecture c’est juste un témoignage glaçant qui apporte beaucoup de nuances a la notion de consentement. C’est un beau livre ferme et élégant tranchant et poignant que je recommande vivementhttps://amzn.to/2ZPfk7c

  • Des plumes et des livres 15 mai 2021
    Le consentement - la critique du livre

    Il faut être bien armé psychologiquement pour débuter la lecture de Le Consentement de Vanessa Springora.

    Le Consentement est un témoignant poignant et marquant sur la relation d’emprise que l’autrice a subi dans son adolescence avec un prédateur sexuel de près de 40 ans son aîné. Aucun nom n’apparaît dans ce récit, juste des initiales pour désigner les personnes.

    Vanessa Springora détaille minutieusement comment l’emprise de cet écrivain s’est installée en elle, d’une relation épistolaire à leur relation. Sans entrer dans le jugement, le pathos, elle décrit de manière factuelle son histoire, de ses débuts passionnels à la descente aux enfers, de l’illusion du prince charmant à la réalité toxique et empoisonnante.

    On ressent parfaitement la difficulté à se défaire de cette emprise, de cette relation toxique. Il faudra du temps à l’autrice pour se sortir de cette relation, entre la peur et l’abandon. Pourtant peu à peu, l’influence de ce pervers se dissipe, malgré ses tentatives d’harcèlement et d’intimidation.

    Le Consentement est un récit fort, prenant, poignant qui est renforcé par la lecture de Guilia Clara Kessous. Elle relate l’histoire de Vanessa Springora d’une voix posée, laissant glisser les mots jusqu’à nos oreilles. Et pourtant malgré cette douceur apparente, les phrases claquent, interpellent à l’instar de la plume de l’autrice. J’ai suivi ce récit avec la boule au ventre, aux côtés de la petite V., jusqu’à sa sortie de cette emprise des plus toxiques.

    https://desplumesetdeslivres.wordpress.com/2021/05/08/selection-prix-audiolib-2021-le-consentement-vanessa-springora/

  • Kirzy 29 mai 2021
    Le consentement - la critique du livre

    Lumineuse Vanessa Springbora. Avant de me plonger dans cet ouvrage absolument incontournable, j’ai été impressionnée par sa présence digne et bienveillante de femme qui finit de se libérer de l’emprise de son prédateur en l’enfermant dans un livre pour toujours et en se réappropriant son histoire. Une catharsis, la revanche des victimes.

    Ce récit n’aurait pu être qu’un simple témoignage. C’est avant tout une oeuvre littéraire à part entière. On sent à quel point ce récit est le fruit de trente ans de travail sur soi, trente ans de combat et d’introspection. La construction est parfaite, avec un gros travail d’élaboration narrative en six chapitres aux titres forts afin de décortiquer le processus d’emprise qu’a exercé sur elle l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff : « L’enfant » qui présente les "conditions nécessaires" au drame ; « La proie » sur la rencontre avec G.M et les débuts de leur relation ; « L’emprise » sur la prédation psychique ; « La déprise » sur la rupture et le vertige et la folie qui s’ensuivent ; « L’empreinte » sur le vivre après, la dépression, les psychotropes pour s’en sortir ; et enfin « Écrire » sur la résilience aboutie.

    Le titre est parfaitement choisi dans sa sobriété directe : « acte libre de la pensée par lequel on s’engage entièrement à accepter ou à accomplir quelque chose ». Que vaut le consentement d’une adolescente de quatorze ans en manque de père, élevée par une mère paumée ? D’une jeune fille en manque d’amour qui cherche désespérément à accrocher le regard des hommes pour remplacer celui du père ? Qui est envahie par les pulsions sexuelles et la confusion de sentiments typiques de la complexité adolescente ? Vanessa Springora décrit avec beaucoup de finesse, sans manichéisme, la psyché complexe de la jeune fille qu’elle a été : sans nier qu’elle a été amoureuse de G.Matzneff, qu’elle a été flattée par son attention, qu’elle l’a désiré. D’où ce terrible sentiment, une fois la rupture consommée, de culpabilité et de complicité aux crimes du bourreau, qui l’a privée pendant longtemps d’investir le statut de victime.

    Le consentement, c’est aussi « l’autorisation de mariage donnée par les parents ou le tuteur d’un mineur ». Comment la société a-t-elle pu à ce point consentir à cette relation de prédation pédophile interdite par le code pénal français depuis 1810 ? La mère, d’abord, qui consent, fascinée par l’aura de l’écrivain et prononce ces paroles terribles lorsque sa fille lui annonce qu’elle quitte G.M. : « le pauvre, il t’adore ». le père qui laisse faire. Les professeurs qui ferment les yeux devant ce quinquagénaire venant chercher une collégienne. Les médecins. Les médias. Les policiers. L’intelligentsia parisienne ( sidérant passage chez le philosophe Emil Cioran ami de G.M. ). le fourvoiement et les dérives d’une partie de la société française est absolument terrible.
    Vanessa Springora est bien une écrivaine. Chacun de ses mots est pesé avec loyauté et dignité. le style est factuel, car les faits parlent d’eux-mêmes. Pas besoin d’en faire des tonnes dans la crudité du propos, le lecteur est déchiré par ce qu’il lit, révulsé, ému, révolté, car les phrases disent avec intelligence la capacité de l’auteure à prendre de la hauteur pour raconter son passé avec distance sans tomber dans le piège de la moralisation. C’est d’ailleurs très troublant de ne pas lire un cri de rage emphatique ( qui aurait été tout aussi légitime ) , de ne pas entendre parler de viol. V. n’a pas été violée, elle a été abusée après avoir donné un consentement non éclairé. C’est là une des grandes forces de ce récit subtil et puissant qui en fait un texte résolument à part.

    Ce livre est un phare. Pour les adultes qu’ils éclairent sur la fragilité de l’adolescent et sur la nécessité de parler à ces enfants. Pour les jeunes. Je ferai lire le Consentement à ma fille lorsqu’elle en aura l’âge, comme une boussole sur la vulnérabilité et l’ambivalence de l’adolescence. Ce n’est pas un hasard si Vanessa Springora démarre son récit par une référence aux contes pour enfant, sources de sagesse initiatique et d’avertissement aux dangers futurs de la vie.
    Merci, Madame Springora.

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