Le 7 juillet 2025
Le premier film de la trilogie est un polar percutant, au ton décalé, qui nous entraîne dans l’enfer des trafics de drogue à Copenhague. Un bijou !
- Réalisateur : Nicolas Winding Refn
- Acteurs : Mads Mikkelsen, Kim Bodnia, Zlatko Burić, Thomas Bo Larsen, Peter Andersson, Slavko Labović, Laura Drasbæk, Øyvind Hagen-Traberg
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Action
- Nationalité : Danois
- Distributeur : The Jokers
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h45mn
- Reprise: 9 juillet 2025
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 26 juillet 2006
- Festival : Festival de Venise 2024
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– Reprise en version restaurée : 9 juillet 2025
– Année de production : 1996
Résumé : Frank vend de l’héroïne à Copenhague. Il nourrit de plus vastes ambitions, d’autant qu’il a contracté une lourde dette auprès d’un trafiquant serbe, Milo. Il est en train de revendre de la drogue qu’il n’a pas encore payée lorsque des policiers font irruption pendant la transaction. Frank s’enfuit mais doit se débarrasser de sa marchandise en la jetant dans un lac. Sans argent, sans drogue, il sait qu’il lui faut très rapidement trouver de quoi rembourser Milo.
LA CRITIQUE DE PUSHER II : DU SANG SUR LES MAINS
LA CRITIQUE DE PUSHER III : L’ANGE DE LA MORT
Critique : Pusher est le premier long métrage de Nicolas Winding Refn, qui s’était jusqu’alors fait les dents avec des courts dont un, au titre éponyme, avait fourni la trame du futur film. Coécrit avec un pote, Jens Dahl, Pusher sortit en 1996 au Danemark et, confidentiellement, dans quelques autres pays, avec un accueil critique glacial. En France, le film ne fut distribué que dix ans plus tard, en même temps que ses deux suites. Entre-temps, le réalisateur avait signé Bleeder (1999, sortie française en 2016) et Inside Job (2003, sortie française en 2004). C’est peu dire que Pusher n’emballa pas la presse française lors de sa découverte, et Michael Ghennam pouvait écrire dans L’Annuel du cinéma 2007 : « Dans sa démarche, Refn emprunte aussi bien à Lars von Trier et à son Dogme, qu’à Martin Scorsese pour l’univers qu’il dépeint. Les comparaisons sont lourdes et risquées, et Refn ne s’en sort pas indemne » (éditions Les Fiches du cinéma). Pourtant, le film sera progressivement l’objet d’un culte, indissociable de l’ensemble de la trilogie. Certes, le scénario tient en quelques feuillets. Frank, un petit dealer de Copenhague, se fournit en héroïne auprès de Milo, un caïd serbe influent. Cachant son stock chez sa petite amie stripteaseuse, il a du mal à éponger ses dettes. En compagnie de son complice Tonny, il tente de trouver de l’argent... Mais l’essentiel n’est pas dans ce synopsis peu révélateur de la puissance du métrage.

- © 2025 The Jokers Films. Tous droits réservés.
La qualité première de Pusher (et des deux segments qui suivront) est de proposer une vision de la capitale danoise jamais montrée à l’écran, dans un style semi-documentaire : une virée dans les bas-fonds glauques de la drogue et de la prostitution, filmée à la manière d’un reportage de guerre, dans une atmosphère à la fois pessimiste et punk, et ce avec une économie de moyens (le budget ne fut pas faramineux) qui, loin de desservir le film, lui donne un souffle décalé bienvenu. Fasciné par un univers plus qu’interlope, qu’il avait pu également observer lors d’un séjour aux États-Unis, le cinéaste, d’éducation plutôt bourgeoise, dépeint un monde sans pitié ni rédemption possible, où même les rapports affectifs entre proches semblent tronqués. Mêlant trois acteurs professionnels à des interprètes choisis lors d’un casting plus ou moins sauvage, Refn réalise un bel objet au carrefour de l’expérimental et du film de genre, avec des collaborateurs artistiques et techniques hétérogènes, ce qui n’avait pas conduit à un tournage serein. Lors d’un entretien avec Bruno Icher, le réalisateur précise ainsi : « Je me souviens avoir eu du mal pour réunir une équipe. Tout le monde dans ce milieu trouvait tellement ridicule le fait de faire ce film. Pour la plupart, ceux qui ont travaillé sur le film participaient à leur tout premier long métrage et, pour le reste, il s’agissait de gens qui étaient dans le métier depuis si longtemps qu’ils avaient simplement besoin de travailler. » (dossier de presse fourni par The Jokers, 2025).

- © 2025 The Jokers Films. Tous droits réservés.
Et la vision de l’ensemble de la trilogie enrichit chacun des segments, notamment avec la perception que le spectateur se fait du poids des personnages. Frank (Kim Bodnia) n’apparaît que dans ce volet, tandis que Tonny (Madds Mikkelsen, peu connu à l’époque), sera central dans la seconde partie, avant de disparaître lui aussi. Quant à Milo (l’acteur serbe Zlatko Burić), personnage secondaire des volets 1 et 2, il sera au centre du troisième épisode. Et si Scorsese (celui de Mean Streets) est une référence majeure pour le cinéaste, l’ombre du Cassavetes de Meurtre d’un bookmaker chinois plane également sur cet opus. Ce qui n’enlève rien à la singularité de la démarche de Nicolas Winding Refn, qui se confirmera plus tard avec des films à l’audience internationale, comme Le guerrier silencieux, Valhalla Rising et Drive. The Jokers ressort à nouveau la trilogie, dans une version restaurée, en juillet 2025. Et l’on conseillera de la visionner dans l’ordre, même si chacun des récits est en très grande partie indépendant des deux autres.
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