Le 8 juillet 2025
Le troisième volet de la trilogie opte pour un dispositif en double huis clos, avec une retenue apparente qui contraste avec l’horreur de sa dernière partie. Une véritable perle noire.
- Réalisateur : Nicolas Winding Refn
- Acteurs : Zlatko Burić, Marinela Dekic, Slavko Labović, Kurt Nielsen
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Danois
- Distributeur : The Jokers
- Durée : 1h42mn
- Reprise: 9 juillet 2025
- Titre original : Pusher III
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 26 juillet 2006
- Festival : Festival de Venise 2024
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– Reprise en version restaurée : 9 juillet 2025
– Année de production : 2005
Résumé : Milo, un trafiquant de drogue d’origine serbe qui opère à Copenhague, tente de se désintoxiquer. Il s’est inscrit à une psychothérapie de groupe. Rien de professionnel pour autant. Il n’en continue pas moins ses trafics. Alors qu’il fête l’anniversaire de sa fille, et reçoit une quarantaine de convives, il prend livraison de pilules d’ecstasy, tandis qu’il attendait son héroïne habituelle.
LA CRITIQUE DE PUSHER II : DU SANG SUR LES MAINS
Critique : Pusher II : Du sang sur les mains et Pusher III : L’ange de la mort avaient été tournés dix ans après Pusher, les trois films ayant été distribués en France par les Acacias en 2006. The Jokers propose en 2025 une version restaurée de la trilogie, qui avait été présentée au Festival de Venise 2024. Entre-temps, Nicolas Winding Refn est devenu un cinéaste connu à l’international, au même titre que ses compatriotes Lars von Trier et Thomas Vintenberg, avec d’autres films percutants comme Le guerrier silencieux, Valhalla Rising et Drive. (Re) dévouvrir la trilogie en 2025 s’effectue donc dans un autre contexte, avec un regard différent sur un réalisateur que l’on connaît désormais mieux, avec son goût des métaphores, de la violence stylisée et de la peinture de personnages à la dérive. Frank (Kim Bodnia) et Tonny (Madds Mikkelsen) ne sont pas dans le troisième volet, malgré la présence de ce dernier sur le visuel de l’affiche. C’est le caïd Milo (l’acteur serbe Zlatko Burić) qui est au cœur de la narration. Le cinéaste précise dans le dossier de presse : « Sur PUSHER III, c’était plus tranquille. Le financement était bouclé et je n’avais qu’à me concentrer sur le film. J’ai retrouvé ma confiance, avec le personnage de Milo incarné par (…) ce formidable acteur pour qui le rôle était taillé sur mesure. Du coup, avant même de commencer, j’étais sûr de ce que je faisais. Et je continue de penser que c’est le meilleur des trois. Même si ça n’a pas marché du tout. »

- © 2025 The Jokers Films. Tous droits réservés.
Plus épuré, avec moins de figures secondaires que dans le précédent volet (apparaissent toutefois des revenants comme « Kurt le con »), Pusher III : L’ange de la mort respecte l’unité de temps (vingt-quatre heures). Milo, après avoir participé à une séance de désintoxication, doit gérer les préparatifs de l’anniversaire de sa fille, tout en ayant affaire à une bande de trafiquants de drogue et à un proxénète qui vont lui causer des ennuis. À l’exception de quelques scènes, la narration est composée de deux quasi-huis clos : d’une part le restaurant où Milo est la fois invité et coorganisateur d’une soirée festive à l’ambiance toutefois crispée ; d’autre part sa propre maison où des échanges plus que tendus vont avoir lieu. Pour qui a visionné le volet initial de la trilogie, la description de la personnalité de Milo est révélatrice. Près de dix ans plus tard, l’acteur et le personnage ont d’abord physiquement changé, un vieil homme usé s’étant substitué au fringant duc de la drogue, craint et respecté, qui cachait une cruauté hors limite sous une apparence affable. Milo est désormais dépassé, et lui-même humilié par une nouvelle génération qui ne cherche en rien à arrondir les angles…

- © 2025 The Jokers Films. Tous droits réservés.
Le pessimisme et le désenchantement, centraux dans la trilogie, sont ici à leur apogée ; et comme dans Pusher II, il faut aussi apprendre à se méfier de ses proches, à l’image d’un beau-père mettant la pression sur son gendre pour maîtriser une filière de drogue. À la fois limpide et surprenant, le récit de Pusher III est un modèle d’écriture, qui culmine dans une dernière partie d’une brutalité extrême, où l’on sent l’influence des Coen ou de Tarantino : Reservoir Dogs pourra presque apparaître comme une bluette en comparaison des images terrifiantes qui clôturent cette trilogie... On conseillera de visionner les trois films dans l’ordre, même si les récits sont indépendants, pour mieux mesurer la constante et l’évolution du style de Refn, tout en appréciant le côté « feuilletonesque » de l’ensemble. Et quelle que soit la diversité des trilogies proposées au cinéma, celle-ci aura une place de choix dans une anthologie, quelque part entre la trilogie marseillaise de Pagnol et la récente Trilogie d’Oslo de Dag Johan Haugerud. Il reste maintenant à espérer que Nicolas Winding Refn nous propose un nouveau film digne de son talent, lui qui s’est exclusivement consacré au court métrage, à la vidéo et à la télévision après The Neon Demon.
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