Le 1er août 2025
Un sinistre rebouteux assassine un voyageur inconnu pour lui voler son argent. Ce film étrange, entre fantastique et poésie, signé Christian-Jaque a été coécrit et dialogué par Jacques Prévert.


- Réalisateur : Christian-Jaque
- Acteurs : Michel Piccoli, Fernand Ledoux, Madeleine Robinson, Renée Faure, Marcel Pérès, Pierre Labry, Léon Larive, Sinoël, Léonce Corne, Lucien Coëdel, Roger Pigaut, Georges Tourreil
- Genre : Noir et blanc, Drame fantastique, Policier
- Nationalité : Français
- Durée : 1 h 40 mn
- Date de sortie : 5 décembre 1945

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Auvergne, fin du XIXe siècle. Jean-Baptiste dit "Le Campanier" (Lucien Coëdel), sorte de rebouteux malaimable, accueille dans sa masure isolée le père Favret (Fernand Ledoux), un vieil original qui perd un peu la tête et qu’il se plaît à chahuter.
Critique : Ce conte auvergnat aux airs fantastiques est avant tout une sombre histoire de rivalités, de vieilles rancœurs et d’appât du gain, qui anime les membres d’une petite communauté isolée et coupée du monde par un hiver très enneigé.
Le Campanier ne va pas hésiter à tuer un cavalier inconnu pour le dépouiller de la grosse somme d’argent qu’il porte sur lui. Il va sournoisement faire porter les soupçons sur le père Favret, à qui la mémoire fait défaut. De plus, il convoite Catherine (Renée Faure), la fille de ce dernier, fragile et malade. Celle-ci lui préfère Pierre (Roger Pigaut), un bûcheron séduisant, simple et honnête. Marthe (Madeleine Robinson), la fille de l’aubergiste, qui jette des sorts et entretient de mystérieuses relations avec le Campanier, est elle aussi amoureuse de Pierre.
- Copyright Moulin d’Or
La mise en scène, qui lorgne un peu vers le cinéma expressionniste allemand, propose quelques plans de toute beauté, notamment ceux du cheval de l’inconnu qui rode autour du village. Épaulé par Jacques Prévert, Christian-Jaque développe un récit poétique et inquiétant, parfois confus, mais soutenu par une solide distribution.
Lucien Coëdel, qui interprète le sombre Campanier, connaîtra en 1947 à seulement 48 ans, une fin tragique qui relève d’une intrigue romanesque : Dans un train de nuit, il a confondu la porte des toilettes avec celle qui donnait sur la voie. Il a été aspiré à l’extérieur où il s’est fait écraser.