La symphonie fantastique - Christian-Jaque - critique

Critique : Ce film sorti en 1942 fait partie des productions de la Continental, société de production française dirigée par les Allemands. La biographie musicale cochait à l’époque les bonnes cases d’une histoire datée et d’une absence de considération politique. Le scénario, qui ne s’embarrasse pas de vérité historique, décrit un Berlioz frénétique totalement investi dans sa musique malgré une succession d’échecs. Jean-Louis Barrault, qui incarne le musicien à différents âges, s’en donne à coeur joie dans les postures enfiévrées et les déclamations théâtrales.
Le récit, manquant de nuances, est néanmoins tempéré par les personnages secondaires, les amis qui l’entourent, et de qui viendra l’émotion : son collègue Antoine, qui deviendra pharmacien et veillera toujours sur lui, même de loin ; et la cantatrice Marie Martin (René Saint-Cyr), amie de la première heure, qui deviendra sa seconde épouse. Trois membres de l’Académie (Jules Berry, Louis Salou et Louis Seigner), qui passeront à côté du génie de Berlioz, sans jamais publier ses œuvres, amènent un léger contrepoint humoristique bienvenu dans un ensemble bien compassé.

Pour le reste, cette lourde biographie permet de retrouver ou de découvrir bon nombre des compositions du célèbre musicien. C’est toujours cela !