Soudan, souviens-toi - Hind Meddeb - critique

Le test DVD

© Blaq Out

Image :
La définition de l’image est plutôt bonne et le contraste maîtrisé. Si la chronologie peut parfois égarer le spectateur, la force émotionnelle et poétique de ce documentaire est telle que ce dernier se laissera facilement captiver.

Son :
Deux pistes sonores sont proposées : Dolby Digital 5.1 et 2.0 en arabe, anglais et français. Des sous-titres en français bienvenus sont disponibles. Le mixage est réussi et immersif sur les ambiances urbaines, la musique et les voix.

Suppléments :
Les suppléments sont nombreux et essentiels concernant cette révolution méconnue méritant une mise en lumière :
– Entretien avec Hind Meddeb (38 minutes) qui, pour rappel, signe à la fois le scénario, la réalisation et la photographie ;
– Clip Arthur H. (près de 8 minutes) ;
– Que sont devenus les protagonistes ? (4 minutes).

Éric Françonnet

Critique : La cinéaste Hind Meddeb a planté sa caméra dans la capitale soudanaise dès le début des évènements. Elle va suivre le parcours de quelques jeunes militants, étudiants pour la plupart, qui espèrent un changement politique en douceur certes, mais qui redonne la parole et la place que sont en droit de réclamer ces jeunes, destinés pour la plupart à de hautes études. Seulement, elle démarre son film par des images plus récentes qui prouvent que tous les espoirs de démocratie ont été déçus.
Le documentaire, qui ne quitte que rarement les rues, nous fait les témoins d’une incroyable énergie qui se traduit par des textes poétiques déclamés avec fougue et souvent avec beaucoup d’émotion, des chansons reprises en chœur par la foule, et des dessins exécutés en direct sur le murs, célébrant la plupart du temps des amis tués par le pouvoir en place.

© Dulac Distribution

Les jeunes qui étaient les "héros" de ce documentaire quitteront tous le pays, où rien n’a été possible, pour poursuivre leurs études, trouver un travail qui leur convienne, et tout simplement rester en vie.

Le film met le doigt sur le désastre d’un pays asservi, qui aurait pu rebondir vers une démocratie soutenue par une jeunesse positive et ouverte. Tristesse.

Fabrice Prieur