C’est la vie - Alfred Hitchcock - critique

Critique : Compositeur de comédies musicales, de pièces de théâtre et acteur populaire du muet, Ivor Novello, premier rôle du film, en est aussi le coauteur (avec Constance Collier). Il est ici l’antihéros, après avoir incarné l’homme mystérieux, qui est peut-être un tueur en série, dans la réalisation précédente d’Alfred Hitchcock, The Lodger ("Les cheveux d’or"), sortie juste avant.

Roddy, suite à une déclaration mensongère de l’employée de la boutique, qui hésite entre Tim et lui, va être accusé de vol. Il sera immédiatement renvoyé et renié par son père. Va s’ensuivre une descente aux enfers progressive, ponctuée par autant de chapitres dans le récit.
Dans une ambiance souvent expressionniste, Roddy entame chaque séquence tête basse, par une longue descente d’escalier : sa sortie de l’école, le domicile de ses parents, une bouche de métro, les marches étroites d’un bateau...
Chaque fois plus bas, le personnage, sympathique et positif au départ, sera l’un des premiers exemples de faux coupable hitchcockien dont l’existence est brisée. Ce principe, cher au cinéaste, reviendra, en effet régulièrement dans son œuvre, allant même jusqu’à devenir le titre de l’un de ses films américains Le faux coupable ("The Wrong Man" avec Henry Fonda, 1956).

Ce mélodrame, centré sur un personnage malmené par la vie, assez typique de l’époque du muet, outre sa symbolique des escaliers, se distingue aussi par son jeu d’acteurs plutôt sobre, et de nombreuses petites trouvailles visuelles, qui seront l’une des marques de fabrique du futur roi du suspense.