Critique

CINÉMA

Hostel - la critique

Le 8 mars 2014

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  • strangedays 6 mars 2006
    Hostel - la critique

    HOSTEL

    Ce film, le second du réalisateur Eli Roth, aurait pu être un véritable chef d’oeuvre. Et ce n’est qu’ un film très moyen, croulant sous les clichés de serie B, où les filles ont forcément un 95C, les méchants des gueules plus que patibulaires, où les acteurs principaux, des "djeunz" sous testostérone, sont mignons comme tout, naïfs juste comme il faut et où le "théâtre des opérations" - c’est peu de le dire - est épouvantable à souhait (entre des no man’s land post nucléaires et une ville dont le pittoresque et le charme des habitants - les enfants notamment- feraient hésiter Freddy Krugger himself à y passer ses vacances...) . Merci encore pour la sympathique carte postale slovaque. Ils apprécieront !... tout comme la Turquie avait apprécié la vision américaine - donc forcément réductrice - de l’univers carcéral dans "Midnight Express"... Mais bon, ça c’est de la politique et on sort du sujet (quoi que ? ne serait-ce pas là le véritable sujet, bien pernicieux ?...)
    Il est vrai que le genre gore s’adressant plus particulièrement aux boutonneux aguerris, aux ados videophages "qui ont déja tout vu et à qui on le la fait plus" et autres pop-corneux du samedi soir, le calcul de Roth - et de son producteur chéri - n’est pas totalement dénué de sens. Et c’est bien ça le dilemme. Car d’histoire il y a. De scénario il y a. De montée dramatique, voire de suspens, également. Tous les ingrédients y sont : Objectif des protagonistes : Tâter un max de "bonnes meufs". Obstacle : l’Europe, en particulier Amsterdam, qui semble peu goüter aux manières d’ americano-routards en goguette, alors hop ! LA mauvaise rencontre qui vous souffle la solution : Prendre le train pour la Transylvanie, où nous attendent les Monstres des Carpates (ça ils ne le savent pas encore) et leur démones bien salopes (ils vont s’en mettre plein la lampe). Va pour les 95C en guise d’appât, c’est quand même le but de la manoeuvre.

    Au diable Icare et son astre brûlant... Les ailes de l’aventure sont incompatibles avec les neurones. Et le piège va se refermer lentement, comme une lourde porte bien huilée... Formidable toutes ces belles filles, si disponibles, dans ce lieu si isolé... Ce spa vaporeux et fantasmatique, ce Jardin des Délices où on pourrait tourner direct une pub pour Nivea, Miss Sixty ou 3615 BAISE-LA...
    Mais, testostérone aidant, cette dope qui crame le cerveau comme chacun sait (ou ne sait pas c’est selon), on fait pas gaffe, on plonge dans les nichons, on gobe, on boit, on s’éclate ! Ben oui on est des djeunz quoi ! Alors pour le carnage qui s’en suit, faut pas se plaindre les enfants !... Dédale vous avait pourtant prévenu ! Ah non ?
    Et pourquoi avoir pris trois ados (ok, le marketing, ok..) Le tourisme sexuel n’est il pas plus vraisemblablement l’apanage de personnages un brin plus "classe moyenne" pour ne pas dire Houellebecquiens ? Le film aurait gagné en vraisemblance, en réalisme (mais aurait peut être perdu en nombre d’entrées, je sais, je sais...)

    Dommage tout ça, dommage... D’autant que le sujet est terriblement préoccupant : Dans une société de l’hyperchoix, du "vite consommé-vite blasé" - donc de la surenchère - où les marchands de fantasmes ont compris que l’adrénaline est l’or rouge du XXI siècle, une organisation secrète, sorte de voyagistes du Mal, donne la possibilité à de riches notables de commettre des atrocités moyennant finance. Avec tout le dispositif clé en main ( rabatteurs, appâts, victimes, hommes de mains, panoplie d’outils, et même.. techniciens de surface pour le service de propreté...). Une vraie petite usine, avec hauts fourneaux, cheminée, et tout.
    Faisant fi du simple snuff movie qu’on s’échangeait jadis sous le manteau, il s’agirait désormais d’être les Acteurs de L’Innommable. Les Justiciers de l’Apocalypse et j’en passe... Waow ! Yes ! Pourquoi pas ! Quelle riche idée ! Voilà un week-end sympatoche ! Euh.. dites moi Monsieur Zwkikorszoff.. Je prendrai bien aussi la formule "viol sur nourrisson arabe" avec option rôtissoire, à 50’000 €...
    Allons-y, allons-y ! Que Diable !

    L’annonce du film mentionne que celui-ci serait "tiré de faits réels"... Argument marketing bidon, utilisé à toutes les sauces (Ah !.. l’atroce Réalité si Vraie !), dans lequel tombent (Brrrrr !...) certainement pas mal de boutonneux et autres "coeurs sensibles". Evidemment qu’il est tiré de faits réels ! Evidemment ! Qu’est ce que vous croyiez ? Des faits qui datent même du moyen âge ! Mais notre mémoire est courte, je vous le concède... et il faut que le scénario de Roth se fende d’un "Musée de la Torture" pour nous rappeler cette jouissive et ludique époque barbare... Quant à la "commercialisation" de la Torture comme elle est (très mal) explicitée dans le film, je laisse Interpol et la police de Sworsknietzskiskz continuer leur enquête, le cas échéant...

    Avec les fameux clichés irakiens et autres joyeusetés , la torture est plus que jamais un "sujet d’actu". Qui fait hélas partie de notre quotidien. Les medias en sont humides de sang, croûteux de brûlures et autres sévices les plus atroces. Ca ne semble pas être un hasard si l’affaire Ilan Halimi "tombe" en même temps que la sortie d’Hostel : Ca arrive près de chez vous ! Sidérant, non ?. La torture est en passe d’être" à la mode" ! De là à en faire les Joutes du Futur, il n’y a évidemment qu’un pas et notre ami Roth l’a franchi comme une gaie fillette sautillante, avec la bénédiction de l’illustre Tarantino. Le problème c’est qu’il n’a pas le talent de ce dernier, ni encore moins de Kubrick. Pas l’ombre. Imaginez Roth aux prises avec "L’Orange Mecanique" du prodigieux Burgess. Vous voyez l’aimable farce sanguinaire ? Le désastre ?
    Non. Décidément le sujet est trop "fort" pour ses petits muscles, à Roth. Ou alors faut se mettre d’accord ! Soit il "horrfifie" les ados, joue au bras de fer avec le(s) réalisateur(s) de "Saw" , et on n’en parle plus, soit il décortique un brûlant sujet de société et en fait un film extraordinaire. Un chef d’oeuvre ! Il y avait de quoi mais le traitement "serie B", voire "Z" gâche tout. Du jus de concombre. Juste un peu rosé. Dans une semaine on aura tout oublié.
    Il me vient le souvenir d’un film d’Yves Boisset , "Le Prix du Danger", dont le thème "realityshow", bien qu’ éloigné de Hostel, contient le même principe actif de "surenchère d’adrénaline marketable" au niveau du public, peint comme de pauvres téléspectateurs bêlants et décérébrés. On n’en est certes pas loin, mais dans les années 80, Boisset avait poussé la caricature, avec autrement plus de pertinence que Roth ne le fait avec un sujet essentiellement, éthiquement similaire. Je vous invite à voir ou revoir ce film plutôt réussi et édifiant.

    Reste un divertissement qui se laisse juste regarder par nos "Eyes wide shut", que tant de Mal fascinent. Entendez : que par nos yeux seulement ; notre cerveau, lui, n’étant pas invité. Heureusement d’ailleurs, car la morale de la fin du film est si douteuse ( Loi du Talion. Tu me coupes deux doigts, je te coupe aussi deux doigts ET je te tue), si vile et puante d’américanisme stupide et vengeur, qu’il est préférable pour lui, notre cher cerveau, de ne pas avoir été présent pendant la projection !

    Espérons qu’un jour, un réalisateur ait la carrure requise pour s’intéresser avec force et finesse à un sujet qui aurait mérité, je le répète, d’autre moyens... cérébraux.

    Nicolaï Lo Russo

  • Jeds 14 mars 2006
    Hostel - la critique

    Amateurs de films gores-cracra-bien-dégueu, Hostel est fait pour vous.

    Côté scénario :
    Le scénario part d’un fait qui serait plus ou moins réel (je ne dirais rien d’autre pour l’effet de surprise). On suit les aventures de 3 potes qui vont visiter l’Europe de l’Est avec des envies placées en dessous de la ceinture. Puis, arrive le coup de pas-de-bol et une sorte de descente aux enfers pour ces pauvres mecs qui finalement sont plutôt sympathiques.

    Côté réalisation :
    On peut dire que le réalisateur (Eli Roth) ne fait pas dans la dentelle. Il s’est officiellement inspiré des films gore asiatiques, nottament de ceux du maître du cracra : Takashi Miike (Itchi the Killer, Audition, Visitor Q, etc...). Les scènes "traditionnelles" sont filmé de façon acceptable (tout est très simple). On retrouve tout de même un travail des couleurs assez sympa car chaque scène et chaque lieu à sa propre ambiance. Enfin, les scènes gore sont bel et bien présentes, et quand elles sont là, elle crêvent l’écran !

    Côté acteurs/personnages :
    On suit principalement les aventures de trois personnages, ces trois garçons, bien qu’un peu obsédés, sont montré comme comme des jeunes qui ne font rien de méchant. Ils sont présentés comme des types sympa avec qui, pourquoi pas, on aimerait être leurs potes. Les acteurs sont très convainquants, aucune fausse note à déclarer. Mention spéciale pour la petite apparition de Takashi Miike himself dans le film, c’était marrant, surtout ce qu’il dit quand on remet ça dans son contexte (hihi).

    Mon sentiment en sortant de la salle de ciné :
    Je m’attendais à bien pire. Beaucoup ont fait un tappage de malade de ce film en étant ultra gore, limite pas possible à supporter... Si on le compare aux films de Takashi Miike (puisqu’ Eli Roth s’est inspiré de ses films), on peut dire que Hostel est bien plus soft que Audition ou encore Visitor Q (ou même la quasi totalité des films de Miike). Ce film reste tout de même un peu dérangeant, mais encore trop américanisé pour qu’on sente le réel dépaysement que ça aurait pu être. En gros, c’est un film sympa pour les amateurs de gore (et de sexe car le début du film est quand même très chaud) mais ça n’est pas le meilleur du genre même si les intentions d’Eli Roth étaient parfaitement louables. En gros, si vous voulez vraiment un film pour les durs, rematez Massacre à la Tronçonneuse ou encore Calvaire (excellent film qui n’a pas fait assez parlé de lui à mon goût).

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