Le 18 mai 2025
Une romance gay originale basée sur les rapports de domination entre un magnifique biker et un jeune policier. Intéressant mais un peu convenu une fois l’effet de surprise passé.


- Réalisateur : Harry Lighton
- Acteurs : Alexander Skarsgård, Douglas Hodge, Harry Melling, Georgina Hellier, Bryan Martin
- Genre : Drame, Romance, Érotique, LGBTQIA+
- Nationalité : Britannique, Irlandais
- Distributeur : Memento Distribution
- Durée : 1h43mn
- Festival : Festival de Cannes 2025

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– Festival de Cannes 2025, Sélection officielle, Un Certain Regard
– Cannes 2025 : Prix du scénario Un Certain Regard
Résumé : Colin, un jeune homme sans histoire, rencontre Ray, le leader charismatique d’un club de motards. Il l’introduit dans sa communauté queer et fait de Colin son soumis.
- © Festival de Cannes 2025
Critique : La mère de Colin est pour le moins envahissante. On peut comprendre qu’elle cherche à caser son grand fils avant qu’elle ne décède de son cancer, mais jusqu’à lui arranger des coups semble un peu exagéré. D’ailleurs, les deux parents de Colin sont tout son contraire. Ils n’ont pas froid aux yeux, là où le jeune homme a une allure renfermée et timide. Et c’est bien ce comportement qui l’amène à rencontre un magnifique biker blond, très dominateur, qui l’entraîne dans une forme de relation amoureuse à sens unique où il doit se soumettre à toutes ses exigences.
Bonne nouvelle, Pillion n’est pas un drame, encore moins un film destiné à exciter les spectateurs en mal de sensualité virile. Harry Lighton, qui signe son premier long-métrage, adopte un ton résolument jovial pour aborder un sujet des plus complexes, à savoir une relation amoureuse basée sur un modèle dominant dominé. À la limite, le film aurait pu autant concerner un couple hétérosexuel, même si les multiplicités de formes de sexualité strictement masculine apportent un intérêt supplémentaire au récit. Il faut dire qu’aux premiers abord, le spectateur est totalement pris dans la surprise de la relation qui se noue entre les deux protagonistes. Le rire franc permet de dédramatiser le sujet, et surtout de ne pas céder à un moralisme inutile. L’enjeu n’est pas de définir ce qui relève d’une bonne ou d’une mauvaise sexualité mais de révéler le chemin de Colin vers une prise de conscience qu’il doit grandir et garder confiance en lui.
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On rit vraiment beaucoup face à ce long-métrage. La plupart des situations sont savoureuses et Harry Lighton met beaucoup de dérision dans la mise en scène. Le spectateur n’est pas là pour assister à un long et monotone débat éthique sur les rapports du couple, encore moins s’enivrer de relations sexuelles érotiques à souhait. Chacun des personnages étant campé dans des archétypes comiques, le rire est évident. Le cinéaste ne recherche pas la compassion du spectateur à l’égard du jeune Colin. Il le laisse se débrouiller dans ses contradictions, ses recherches identitaires et ses émois amoureux, comme un dramaturge comique le ferait. Pour autant, cela reste un personne attachant et adorable de sincérité. Son pendant, Ray, apparaît comme un être plus mystérieux, sublime physiquement, mais à la personnalité diablement repoussante.
Maintenant, le long-métrage qui s’enlise un peu sur la fin avec des scènes pas vraiment utiles, fait perdre peu à peu de son intérêt, une fois qu’on a compris les ressorts relationnels entre Colin et Ray. Pillion est loin de là le meilleur du cru 2025 d’un Certain Regard. Mais franchement, le spectateur passe un bon moment, et même pour le plus étranger à ce genre de pratiques sexuelles, il trouvera son compte dans les compromis et arrangements que le héros compose pour ne pas subir la solitude.
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