Le 16 septembre 2025
Le second volet de la trilogie Teenage Apocalypse est le plus fort, en mêlant comédie noire potache et pessimisme trash. Un sommet du cinéma de Gregg Araki.
- Réalisateur : Gregg Araki
- Acteurs : Rose McGowan, Johnathon Schaech, Parker Posey, James Duval, Amanda Bearse, Cress Williams
- Genre : Comédie dramatique, Fantastique, Épouvante-horreur, Érotique, Road movie, Teen movie, Film culte
- Nationalité : Américain, Français
- Distributeur : Capricci Films
- Durée : 1h25mn
- Reprise: 17 septembre 2025
- Date de sortie : 15 novembre 1995
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– Reprise en version restaurée : 17 septembre 2025
Résumé : Jordan et Amy, un couple d’adolescents, croise la route de Xavier, un homme mi-ange, mi-démon, qui les entraîne dans un cauchemar psychédelique, surréaliste et comique.
LA TRILOGIE TEENAGE APOCALYPSE : TOTALLY F***ED UP
LA TRILOGIE TEENAGE APOCALYPSE : NOWHERE
Critique : Le second volet de la trilogie Teenage Apocalypse est présenté au générique comme « un film hétérosexuel de Gregg Araki », quand le précédent précisait « film homo ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : la connotation LGBTQIA+ imprègne bien The Doom Generation, ne serait-ce que par les rapports troubles entre les deux jeunes hommes, le passé supposé lesbien du personnage féminin et l’homoérotisme ambiant. Abandonnant le ton semi-documentaire de Totally F***ed Up, le réalisateur concocte une narration davantage déjantée, qui démarre sur des chapeaux de roues avec la rencontre entre les protagonistes. Poursuivi par une bande de jeunes, Xavier Red (le ténébreux Johnathon Snaech) se réfugie dans la voiture où se trouvent Amy Blue (Rose McGowan, que l’on reverra chez Tarantino) et Jordan White (James Duval, acteur fétiche d’Araki), lesquels sont en train de faire l’amour. Le trio va très vite devenir inséparable, pour le meilleur et surtout pour le pire, leur escapade étant émaillée de plusieurs déconvenues… et quelques meurtres. La narration, abracadabrante, fait la part belle au symbolisme romantique, ainsi qu’aux codes du teen movie, du slasher, des comics et du pop art, pour proposer une vision somme toute désenchantée de l’avenir d’une jeunesse bridée.

- © 2025 Capricci. Tous droits réservés.
Trente ans après sa sortie, les messages véhiculés restent d’actualité, en particulier quand le scénario évoque des néo-nazis s’en prenant à des minorités. Le cinéaste tient d’ailleurs à préciser : « C’est ça qui est tellement déprimant. À l’époque, dans les années 90, écrire un truc avec des nazis relevait presque de l’uchronie ou de la science-fiction. Aujourd’hui, ces mecs défilent dans ma rue avec une banderole Trump. Certes, on a fait des progrès sur l’homophobie, qui est présente dans ces trois films, et la peur du sida s’est un peu atténuée. Mais il y a encore tellement de haine, de violence, de racisme, de putains de nazis. C’est dingue » (dossier de presse fourni par Capricci). Le film, devenu culte au fil des années, fut accueilli froidement par certains critiques de l’époque. Ainsi Frédérique Rizzo pouvait-elle écrire : « Par ses nombreuses scènes érotiques allant au-delà du vulgaire, Araki semble se faire plaisir en choquant quelques bonnes âmes : voilà une ambition artistique qui recèle bien peu d’intérêt pour le spectateur, vite saisi par le dégoût, mais plus malheureusement pour le cinéaste » (Fiches du Cinéma 1995).

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Avec le recul, The Doom Generation apparaît pourtant comme un sommet de la filmographie d’Araki, et fait écho à d’autres œuvres sulfureuses du cinéma, de Théorème (en moins cérébral) à Sailor et Lula (en plus nihiliste), en passant par Tenue de soirée (en plus trash). Le dernier volet de la trilogie, Nowhere nous paraît moins percutant (jugement à nuancer car la version restaurée comporte de multiples beautés), mais Araki retrouvera une grande inspiration avec Mysterious Skin et Kaboom. Comme les deux autres films de la trilogie, The Doom Generation a été restauré. Le long métrage était sorti en catimini en 1995 et des versions plus ou moins censurées, et techniquement imparfaites, avaient circulé sur le marché vidéo. La version restaurée, que l’on peut considérer comme la director’s cut, est proposée en salle en 2025 à l’initiative du distributeur Capricci.
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