L’étrangleur de la place Rillington - Richard Fleischer - critique

Critique : John Christie, qui n’est pas médecin du tout, a conçu un système branché sur l’arrivée de gaz, qui lui permet d’endormir ses victimes, qu’il va ensuite violer et étrangler. D’aspect bonhomme et rassurant, il va, à la sortie de la guerre, accueillir les Evans, Timothy (John Hurt) et Beryl (Judy Geeson), un couple avec enfant, à qui il va sous-louer le petit appartement qui se trouve au dernier étage de sa maison.

Richard Fleischer, cinéaste particulièrement éclectique, clôturait cependant avec ce film une sorte de trilogie consacrée à de vraies affaires criminelles : après Le génie du mal (Compulsion, 1959) et L’étrangleur de Boston (The Boston Strangler, 1968), il s’attache à l’affaire Christie qui défraya la chronique en 1953, quand les nouveaux occupants du 10, Rillington Place ont fait de macabres découvertes.

Le récit, méticuleux et distancié, se concentre sur la période où Christie sera confronté au couple Evans. Le cauteleux monsieur va utiliser la naïveté et la grande simplicité de Timothy et Beryl pour échafauder un plan des plus cruels.

Le Britannique Richard Attenborough, également connu comme réalisateur, est impressionnant dans ce rôle de monstre ordinaire : doux, presque effacé et terne, il ressemblerait plus à une victime. Dans le rôle de Timothy, un illettré aux grandes idées, John Hurt n’en est pas moins remarquable. Il accédera à une notoriété internationale quand il incarnera John Merrick dans le chef d’œuvre de David Lynch, Elephant Man (1980).

Avec cette terrible histoire qui fait froid dans le dos, l’étonnant Richard Fleischer réalisait là l’un de ses meilleurs films.