Le 24 janvier 2021
Guillaume Canet s’essaye au thriller sentimental. Une œuvre hybride, bourrée de maladresses, mais non exempte de savoir-faire, et portée par une distribution aux petits oignons.


- Réalisateur : Guillaume Canet
- Acteurs : Nathalie Baye, François Berléand, André Dussollier, Jean Rochefort, François Cluzet , Jalil Lespert, Marie-Josée Croze, Brigitte Catillon, Kristin Scott Thomas, Gilles Lellouche, Marina Hands, Jean-Pierre Lorit, Florence Thomassin, Samir Guesmi, Anne Marivin, Laurent Lafitte, Danièle Ajoret, Françoise Bertin, Martine Chevallier, Andrée Damant
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : EuropaCorp Distribution
- Durée : 2h05mn
- Date télé : 23 janvier 2023 21:10
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 1er novembre 2006

Résumé : Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un {serial killer}. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu.
Huit ans ont passé. Alex reçoit un e-mail anonyme. Il clique : une image, le visage d’une femme au milieu d’une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot...
Critique : Quatre ans après la réussite de Mon idole, Guillaume Canet revient à la mise en scène avec un projet autrement plus ambitieux. En signant à la fois un drame sentimental et un thriller (genre relativement peu prisé des réalisateurs français), c’est du côté du cinéma hollywoodien qu’il puise son inspiration pour Ne le dis à personne. Il adapte d’ailleurs le roman éponyme de l’Américain Harlan Coben. Essai à demi-transformé.
La première demi-heure du film fait craindre le pire. Tout sonne faux dès la scène d’ouverture qui réunit la plupart des protagonistes. Le drame met un temps fou à se nouer. Et une scène de mariage et funérailles mêlés particulièrement pesante (plan final impardonnable à l’intérieur du crématoire), un recours systématique à des gros plans peu inspirés font craindre de passer un très sale quart d’heure cinématographique. Mais contre toute attente, quand notre désespoir commence à s’ancrer dangereusement, le thriller démarre et le film avec.
Le véritable tournant intervient avec la scène centrale de la poursuite qui fait basculer le pauvre médecin cerné de toutes parts et obsédé par les possibles retrouvailles avec celle qu’il croyait avoir perdu. Très longue séquence spectaculaire qui réussit à installer une tension qui ne retombera plus, malgré une intrigue alambiquée au possible (dont la résolution est d’ailleurs à peine compréhensible, sans même parler de crédibilité). Canet se départit pourtant difficilement de la tentation d’en faire trop et reste beaucoup plus à l’aise dans l’action que dans le drame sentimental, qui verse systématiquement dans la mièvrerie. Il ne parvient donc jamais à trouver d’unité.
Ce qu’il a en revanche très bien réussi, c’est à s’entourer d’une distribution impressionnante, composée d’excellents acteurs visiblement aimés et servis en conséquence. Une cascade de contre-emplois dans lesquels font merveille Scott Thomas, Dussollier, Baye, Berléand, Rochefort, Croze, Hands et les autres. Quant à François Cluzet, il apporte sa sensibilité à ce personnage humain, amoureux et brisé, prêt à tout. Ils font beaucoup pour cette œuvre hybride, mêlant de belles qualités à de criants défauts.
LE DVD
Les suppléments
Une édition qui n’a pas volé son label collector. Rien n’a été laissé au hasard dans la conception du DVD, visiblement anticipé dès le tournage de l’œuvre. La preuve avec un making of de 52 minutes, parfaitement réalisé, bénéficiant d’un montage percutant qui revient sur tous les temps forts de la création du film - l’écriture, le tournage, les cascades... Guillaume Canet y fait preuve d’une belle conviction de jeune cinéaste ; il fourmille d’idées et s’avère bien directif pour aller jusqu’au bout de ses ambitions. Vraiment intéressant.
Vingt scènes supplémentaires (ou rallongées) sont également proposées, avec ou sans les commentaires toujours pertinents du jeune réalisateur. Entre l’humour de certains passages et des moments de psychologie forts (la rencontre touchante avec la mère de Cluzet dans les jardins d’un hospice), on n’y perd pas son temps. On passera sur le bêtisier d’usage, toujours aussi inutile, et les dernières plans de quelques comédiens (en l’occurrence Canet s’amuse à filmer la réaction des acteurs lorsqu’ils viennent d’achever le tournage de leur ultime scène ; sympa, mais on aurait aimer y voir surtout la réaction des célébrités comme Baye, Dussollier ou Kristin Scott Thomas). Dernier supplément du disque : un court métrage du réalisateur, J’peux pas dormir avec Vincent Elbaz, permet de retrouver le style de l’artiste (très américain) dans une copie correcte, mais qui aurait nécessité un meilleur contraste.
Image & son
L’image est d’une grande beauté. L’éclairage est fin, la balance des couleurs délicate, le contraste équilibré, ce qui donne l’impression d’une fluidité remarquable à l’image de la réalisation stylée.
Le son dolby digital 5.1 et DTS ne sont pas des plus percutants, mais donnent dans la finesse et aident à étoffer l’ambiance lancinante. Ils offrent de l’ampleur à la jolie partition de M. Même si les arrières sont peu sollicités, le 5.1 est assez convaincant, mais on lui préfèrera la piste DTS plus éclatante mais pas époustouflante pour autant en raison du manque d’effets sonores.
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Galerie photos
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feuilles 2 novembre 2006
Ne le dis à personne - la critique
encore une fois je trouve la critique sévere. le film nous tient en haleine, le démarrage installe les personnages en douceur c’est vrai, et il y a quelques longueurs probablement dues encore à la jeunesse du réalisateur, pourtant le ryhtme tient tres bien, la distribution est parfaite y compris dans les seconds rôles (l’abominable femme de main, l’attachant et convaincant voyou au coeur tendre, dussolier comme d’habitude parfaitement juste, nathalie Baye parfaite (elle apparait moins dans le film que je ne l’aurais cru) en avocate de haut vol, Krsitin Scott Thomas toujours aussi classe, en delicieuse gay, françois Cluzet et Marie-Josée Croze parfaits. Quand au rôle le plus difficile à endosser, bien que discret, Guillaume Canet nous l’interprete de façon convaincante.
bref bon film.
Mickael54 22 février 2007
Ne le dis à personne - la critique
Guillaume Canet n’est plus à présenter. Acteur envoûtant dans " Jeux d’Enfants" ," Narco", " Joyeux Noël", il multiplie les rôles et passe derrière la caméra. Le cinéma retiendra son premier long métrage " Mon Idole", avant que l’homme ne s’attaque à l’adaptation du roman original d’Harlan Coben " Ne le dis à personne".
Un polar d’une touche à la française, nourri d’action et d’un suspense haletant, où la vigilance du spectateur est soumise à
rude épreuve. On retiendra particulièrement une scène sur le périphérique parisien, actionnée par des courses poursuites d’une grande qualité.
L’histoire, par sa complexité, vaut son pesant d’or. Alexandre et Margot sont amoureux comme au premier jour. Leur regard traduit leur passion. Leur tronc d’arbre symbolise leurs années d’amour. Un soir, en pleine forêt , dans ces lieux tellement partagés et emprunts de leur union, le couple décide de se baigner dans un lac, et d’y passer la belle étoile. Margot regagne la terre ferme, disparaît et est retrouvée morte. Alexandre frappé lui aussi, parvient à sortir du lac d’une façon inconnue et mystérieuse et se réveille à l’hôpital. Huit ans ont passé. Alexandre ne peut oublier chaque année symbolique, chaque moment particulier, et se réfugie dans son métier de pédiatre. La veille d’une date anniversaire, Alexandre reçoit un mail déconcertant, montrant à l’aide d’une vidéo le visage de Margot au sortir d’une bouche de métro. Troublé et animé par l’idée de retrouver sa femme en vie, l’homme fera tout pour faire éclater la vérité, et va parcourir un chemin tortueux et pimenté...
Ce film gagne par sa beauté, par son authenticité et par sa sobriété. On retiendra un certain mélange de genres, passant du cocasse au tragique, et survolant tous les dégradés possibles entre deux extrêmes. Ce n’est pas un thriller classique comme on pourrait l’imaginer, mais une quête sentimentale, au bout de laquelle on atteint des frissons de grandeur, et des instants paroxystiques. A l’image du film " Jeux d’Enfants", de ces démonstrations d’une intime évidence.
Sont ainsi mis en exergue des thèmes tels que l’Amour , le deuil impossible, la douleur de l’absence, l’exutoire professionnel, l’échappatoire amical, la corruption, l’usurpation et autres affres de la vie courante.
Il reste à saluer ces visages familiers du cinéma français, à commencer par André Dussollier , Nathalie Baye en avocate richissime, Jean Rochefort en personnage crapuleux , Kristin Scott Thomas en soutien à Alex , François Berléand en commissaire à la colombo , mais aussi Philippe Lefebvre. La palme de ce film revient néanmoins à François Cluzet et Marie-Josée Croze. Le premier est d’une justesse solennelle, sa partenaire l’est tout autant.
Norman06 22 avril 2009
Ne le dis à personne - la critique
Thriller boursouflé et prétentieux. Un scénario invraisemblable et des effets de mise en scène qui lorgnent vers le grand-guignol. Un film de mode qui en bluffera beaucoup mais ne restera pas dans les annales.