Le 3 octobre 2015
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Copyright Photos : Yann Stofer
L’interprète culte d’Une Autre fois, propose un opus de 12 titres, estampillé eighties, qui nous fait inlassablement craquer.
La critique : La pochette colorée donne le ton. Le personnage Perez semble tout droit sorti d’un film d’Eric Rohmer des années 80, Pauline à la plage, les Nuits de la pleine lune. On l’imagine aussi zoner chez Virginie Thévenet (La nuit porte-jarretelle). Sa naïveté feinte lui permet d’alterner toute la candeur de l’exaltante décennie, tout en sondant ses noirceurs synthétiques dont il aime abuser.
Perez, qui s’est fait un nom sur la nouvelle scène électro française, en publiant régulièrement quelques E.P. savoureux (on se souvient de sa reprise de Chrysler), passe à la vitesse supérieure avec l’album Saltos). Quelques jeux de mots un peu bidon, et des rimes forcées, renforcent le caractère faussement bricolé de cette épopée au cœur du son électro-rétro, où il fait des merveilles en multipliant les boucles infernales (Coup d’état, Gamine) ou en sondant les noirceurs épiques d’une instrumentation primaire (La Vie Nouvelle, Super héros).
Ce troubadour nonchalant de la scène indie, aux réminiscences vocales d’un Bashung retrouvé, révèle un talent inné pour les mélodies obsédantes, voir obsessionnelles. Les bars des musées et Une autre fois habitent l’esprit comme le corps et nourrissent un impératif besoin de remuer. Le Rôdeur est un pur bonheur qui sait tirer le meilleur des boîtes à rythmes.
Si on peut reprocher à l’album Saltos, distribué par Universal Music, une durée un peu expédiée (12 titres, dont 5 singles bien connus), la cohésion sonore en fait une petite perle d’incarnation, celle d’une époque que l’artiste de moins de 30 ans n’a jamais connue.
Coup de coeur !
Copyright Photos : Yann Stofer
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