Le 10 juillet 2021
En Amérique du Sud, une compagnie d’aviation gèrée durement par un ancien pilote, survit difficilement. Howard Hawks montre tout son talent à transcender le film d’aventures aussi bien qu’il a su le faire pour d’autres genres dont la comédie loufoque.
- Réalisateur : Howard Hawks
- Acteurs : Cary Grant, Rita Hayworth, Allyn Joslyn, Thomas Mitchell, John Carroll, Noah Beery Jr., Jean Arthur, Richard Barthelmess , Sig Ruman , Victor Kilian
- Genre : Drame, Aventures, Romance, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Columbia Pictures
- Durée : 2h01mn
- Date télé : 10 octobre 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Reprise: 20 janvier 2016
- Titre original : Only Angels Have Wings
- Date de sortie : 21 juin 1939
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Résumé : Bonnie Lee (Jean Arthur), jeune Américaine désinvolte, arrive par bateau dans le port de Barranca en Amérique du Sud, en attente d’une navette pour New-York. Musardant en ville, elle va faire la connaissance de deux aviateurs en repos, Joe (Noah Beery Jr.) et Les (Allyn Joslyn). Ils travaillent pour une compagnie d’aviation en difficulté qui assure des transports au-dessus de la Cordillère des Andes. Elle est gérée par Geoff (Cary Grant), pilote lui-même, désabusé et cynique. Au cours de la soirée, Joe va être sollicité pour une mission risquée, en raison de conditions météorologiques difficiles.
Critique : Howard Hawks, réalise le deuxième des trois long métrages qu’il tourna à la suite avec Cary Grant à cette période. Si les deux autres étaient des comédies débridées L’impossible Monsieur Bébé (Briging Up Baby, 1938) et La Dame du vendredi (His Girl Friday, 1940), celui-ci fait partie des films d’aventures dont il a aussi émaillé sa carrière. Dans ce registre, le cinéaste confronte, comme il le fit souvent, un groupe humain qui ne peut faire face à une difficulté qu’en étant solidaire.
Le personnage de Jean Arthur assiste, impuissante, comme une spectatrice, aux conséquences du comportement illogique de Geoff, qui sacrifie tout à sa compagnie et semble insensible aux dangers courus par ses pilotes. De plus, celui-ci malmène ses deux plus proches collaborateurs Kid Dabb (Thomas Mitchell) et Dutchy le cuisinier (Sig Ruman). L’arrivée d’un nouveau et controversé aviateur, MacPherson (Richard Barthelmess), accompagné de son épouse Judy (Rita Hayworth), va bouleverser les certitudes de Geoff.
Le cinéaste avait cette idée de scénario depuis qu’il avait coréalisé Viva Villa ! en 1933. Lors de ce tournage au Mexique, il avait en effet découvert un aérodrome peuplé de casse-cous. Les premières moutures de script ne parvinrent pas à convaincre un producteur, jusqu’à ce qu’il demande un scénario à Jules Furthman.
C’est aussi la réussite et le succès de L’impossible Monsieur Bébé et l’idée d’employer de nouveau Cary Grant qui aidèrent à la concrétisation du projet.
Même si le couple Arthur/Grant est central, c’est le caractère choral du récit qui fait la différence avec ses protagonistes complexes et haut en couleur : Richard Barthelmess joue un personnage sombre et peu aimable, tenu pour responsable d’un drame ancien ; Rita Hayworth est une femme consciente de sa beauté, mais qui s’astreint à tenter de le faire oublier ; Thomas Mitchell interprète un homme intègre, sérieux et âme damnée du patron. Enfin, Sig Ruman, l’œil rond toujours étonné, incarne un individu en attente des compliments de ce même patron qui ne viendront jamais !
Bonnie, mutine et faussement ingénue, va patiemment mettre en place des manœuvres de séduction envers Geoff qui, lui, ne voit rien. Ce dernier, toujours élégant, passe en un clin d’œil du chef inflexible sans cœur au joyeux drille capable de jouer au piano toute une nuit. C’est cette dernière facette de sa personnalité qui permettra de souder le groupe et mener à bien le but poursuivi.
Hawks retrouvera Jules Furthman par deux fois pour Le Port de l’angoisse (To Have and Have Not, 1944), qui révéla le couple Bacall/Bogart et Le Grand Sommeil (The Big Sleep, 1945), avec les mêmes interprètes principaux.
Il emploiera de nouveau Cary Grant dans deux comédies totalement loufoques : Allez coucher ailleurs (I Was a Male War Bride, 1949), où il le fera se déguiser en femme pour pouvoir quitter l’Allemagne d’après-guerre et Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business, 1952), où il lui demandera de retomber en enfance à cause d’une potion miracle.
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