Critique

CINÉMA

The Constant Gardener - Fernando Meirelles - critique

Fantôme d’amour

Le 3 juin 2022

Le réalisateur de La cité de Dieu revient avec une adaptation de John Le Carré. Passionnant.

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  • esdez 30 décembre 2005
    The Constant Gardener - Fernando Meirelles - critique

    Scénario solide appuyé sur une réalité malheureusement devenue lieu commun sans réaction de la part de nos peuples occidentaux servi par des acteurs au TOP qui nous font partager leurs états d’âme dès la première seconde font de ce film un objet que tout amateur de cinéma doit voir. Bien sur, le traitement sous forme de reportage live, avec trop gros plans non maitrisés, effets de contrastes trop forcés et la dénaturation des couleurs ne sont pas à la hauteur du film mais l’ensemble reste cependant très intéressant.

  • Anny Letestu 5 janvier 2006
    The Constant Gardener - Fernando Meirelles - critique

    On en prend plein les yeux : de la misère africaine en veux-tu ? en voilà ! Du Kenya pur et dur, loin des safaris touristiques bobos. Des gosses qui courent dans les immondices, des femmes fantômes qui regardent la caméra sans comprendre, une morgue à la nudité crasse, des hôpitaux surpeuplés, des noirs victimes des blancs et... des noirs. Et le blanc et le noir, c’est bien connu, ça donne tout simplement le gris. Qui est pur ? qui est impur ? On sait déjà que le couple est blanc. À tous points de vue. Lui, diplomate anglais, au sourire discrètement heureux, cultive son jardin. Merci Voltaire. Elle, découvre un jour une vérité qui touche les grands labos pharmaceutiques. Un soir, dans les bras de son mari, elle lui souffle : « Avec toi, je n’ai pas peur... » Ce qui en clair signifie qu’elle est morte de trouille et qu’elle nous cache quelque chose. Mais ça on s’en doute un peu, vu que dès le début du film, le jardinier, pardon, le mari, apprend d’un homme blanc qui transpire trop pour être honnête (le traître a toujours un système de sudation totalement déréglé au cinéma), que sa femme a été retrouvée morte, assassinée, aux cotés de son compagnon de vérité, noir. Tout se mélange dans nos têtes. Noir ? Blanc ? Par-ci, par-là, les couleurs éclatantes de la misère noire d’Afrique et des prises de vue aériennes splendides (très Arthus Bertrand) qui accompagnent le mari dans la mort. L’esthétique c’est vendeur ! On est là, assis dans l’ombre à gober ce film, à se révolter de la misère, de la verdoyance indécente des parcours de golf, de la rapacité des labos, de leur cynisme face à la vie humaine, noire... Au générique de fin, on est accablés, un peu terrorisés (mais bon, heureusement, on n’est pas noir, donc rien à craindre !), totalement impuissant. Bref, le genre de film qui coupe les jambes. D’ailleurs, le public met un temps infini à se déplier de ses confortables sièges. Certains se mouchent un bon coup avant de sortir de la salle.
    Le film a été distingué en novembre dernier au cours de la 8ème édition des British Independent Film Awards, au Palais Hammersmith de Londres. Quelques ficelles meurtrières n’étaient-elles pas tirées, dans le film, de Londres justement ? Les monstres se désignent, se mettent en scène... Tandis que nous regagnons nos voitures avant de nous glisser sous la couette, les crimes contre l’humanité se déroulent et s’organisent... Tranquillement. Des bons films et des bons bouquins en perspective, pour les longues soirées d’hiver... Dans dix ou quinze ans !

    Anny Letestu

  • pich 10 mars 2006
    The Constant Gardener - Fernando Meirelles - critique

    Hautement polémique, le thème des expérimentations de médicaments sur les populations africaines est un sujet sensible. Tiré d’un livre de John Le Carré, Fernando Meirelles nous entraîne dans un thriller haletant, tout en se livrant à un brûlot sur les mœurs de notre monde, d’une hypocrisie sans nom vis-à-vis de l’Afrique.

    Loin des yeux, loin du cœur, sous le vernis de jérémiades et autres gesticulations, les pays occidentaux ferment les yeux sur des atrocités qui s’apparentent à des crimes contre l’humanité. Le commerce remplace l’idéologie pour justifier la cécité et l’impunité de savants fous.

    Ralph Fiennes est excellent en diplomate coincé qui va découvrir ce qu’il ne voulait pas voir. Rachel Weisz a largement mérité son oscar pour son rôle de la pasionaria idéaliste et déterminée. Fernando Meirelles filme avec rythme une histoire que l’on suit avec plaisir de bout en bout.

  • alinea 7 avril 2007
    The Constant Gardener - Fernando Meirelles - critique

    Réalisation et images excellentes, scénario soutenu par un engagement fort qui fleure bon la réalité... Suspense, émotions et sujet de société... tout y est ! Ce film m’a chamboulée et j’ai eu du mal à l’oublier. Si l’occident utilise vraiment l’Afrique comme un labo expérimental grandeur nature... au secours ! Ca ressemble presqu’à un documentaire et on se sent le témoin (impuissant ?) de traffics révoltants. Corruption et intérêts se disputent l’avenir de l’humanité sur fond d’amour et de quête de vérité. Allez le voir pour vous réveiller (sur des réalités ?) qui font froid dans le dos.

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