Terukan boys – Yû Nakahara - la chronique BD

Critique : Le trio de héros et les personnages secondaires sont bien posés. On est d’ailleurs embarqués dans cette histoire. Pourquoi ce braquage, comment vont-ils s’en sortir ? La tension monte et on craint le pire pour nos personnages. Puis, à un moment, la narration semble perdre de sa force. En effet, sans vous révéler la fin, le suspense retombe et on entre dans une phase d’échange et d’explications. On ne souhaitait pas forcément un drame, mais tout semble tout d’un coup trop beau pour être vrai. Le braquage devient une sorte de promenade qui perd de sa force dramatique.

Heureusement, les personnages bien campés nous gardent dans l’histoire. Et la résolution tombe à la fin de la BD. Mais il nous reste un arrière-goût d’inachevé qui nous enlève un peu de plaisir en sortant de notre lecture.
Le jeu des aller-retours entre présent et passé fonctionne bien. Il y a une première couche allant du braquage aux moments qui y ont conduit. Et dans cette période, il y a une seconde couche où parfois les héros se rappellent des scènes de leur vie au lycée. On n’est jamais perdu et la narration est correctement maîtrisée.

Le graphisme met en scène une galerie de personnages dont les visages rappellent en effet le style graphique de Urazawa. Les décors réalistes, les visages stylisés, l’emploi de trames de gris se mêlent agréablement dans les dessins. La composition travaillée n’explose jamais, les lignes de vitesse et d’action font monter la tension dans les cases, mais le cadrage serré, nerveux, garde le rythme de l’action.

Terukan boys est un récit complet en un tome, un seinen qui nous raconte une histoire d’amitié, à laquelle il manque un souffle de tension, une petite variante pour pimenter le récit. Une lecture intéressante grâce à ces trois personnages phares.